Abdel-Nasser Garboa au sujet du durcissement des mesures : « Écoutons ces pleures, je vous en conjure »
 
Après avoir été testé positif au coronavirus il y a quelques mois, l’ex directeur des droits de l’homme du ministère de la Justice livre un témoignage sur son séjour maladif. Aussi, demande-t-il sans langue de bois aux autorités de prendre en compte les dures et tristes réalités des populations dans la lutte contre cette pandémie. Voici en intégralité, son témoignage, publié sur sa page Facebook : 👇
 
Bizarrement, depuis que j’ai chopé le Covid, je n’ai plus peur de ça. Je trouve que toutes les mesures barrières sont bidons. J’étais le seul positif à la maison alors que j’ai passé la période difficile à domicile soit une semaine d’intense souffrance. Je suis arrivé à l’hôpital dans la phase de guérison. Leur hydroxychloroquine n’aura pas vraiment agi dans mon cas. Personne dans ma famille, mes collaborateurs au bureau, mon chauffeur ou mes amis, n’a développé la maladie. En somme, je crois sincèrement que c’est comme la grippe normale, ça ne contamine pas tout le monde n’importe comment.
 
Ni la distanciation sociale, ni les lavages de main, moins encore le masque ne sont les seuls facteurs de la non contamination. Je sais qu’il y a des personnes qui ont été très proches de moi, avec qui aucun geste barrière n’a été respecté, sans être contaminée.
 
J’avoue sincèrement que je ne sais pas quel médicament m’a soigné. Ni à la maison, ni à l’hôpital. Aucun des médicaments avalés n’a eu des effets directs sur moi. De toutes les manières, après quelques jours, j’étais négatif et je suis sorti. Je crois que c’est le temps qui m’a soigné. Rien de plus. J’ai la chance de ne rien développer de grave. Ma saturation était bonne, mon taux de sucre stabilisé, ma tension normale, il n’y avait que la toux qui me gênait et elle a persisté un peu plus d’un mois avant de s’en aller.
 
En France, dans le bilan sanguin, le labo a confirmé que j’étais sujet à l’infection au covid19. Depuis lors, tous mes tests PCR sont négatifs. J’ai développé une immunité qui doit durer normalement au minimum six mois.
 
En conclusion, je pense que cette maladie tuera une partie infime de notre société. Ceux qui sont à risque. Mais, la famine, le stresse, la routine, la faillite économique, tueront certainement beaucoup plus que cette maladie.
 
Ça ne sert à rien de vouloir l’endiguer avec ces mesures qui ne serviront qu’à tuer notre pays déjà exsangue. Le Cameroun, le Mali, le Niger et beaucoup d’autres pays vivent normalement avec une situation épidémiologique beaucoup plus grave que la nôtre. De grâce, arrêtons cela pour l’intérêt de notre peuple. Écoutons les cris de ces veuves, de ces pères, de ces mères qui ne peuvent pas manger s’ils ne sortent pas tous les jours. Que fera mon voisin, le clandoman ? Quel est le sort de mon cousin, le taximan ? Qui donnera à manger à Idriss, le plombier de la grande mosquée ? Alladoumngué, le charpentier fera quoi de ses enfants qui le regardent hagards ?
Le Covid est un virus réel mais on peut vivre avec. Le Tchad n’a pas les moyens de survivre à ces mesures barbares. Je suis MPS comme disent les femmes commerçantes. Oui, j’ai contribué à faire élire Idriss Déby Itno depuis 2006 où j’étais membre de l’équipe de Gamar Sileck, chargé de la communication, dans la direction de campagne du candidat Déby Itno, comme dit dans le Tchadantropus-tribune.
 
Oui, je suis comptable de tout ce qui se fait depuis tous ces temps et je ne m’en détourne pas.
 
Mais quand ça ne marche pas, je le dis avec force quel qu’en soit le prix. L’intérêt collectif doit primer sur nos intérêts personnels.
D’ailleurs, à quoi ça sert de pousser le Chef de l’État dans l’erreur et venir par derrière hypocritement le critiquer ?
 
Oui, nous, les cadres du MPS, critiquons à longueur des journées notre gouvernance et une fois en face du Président de la République, nous sommes les premiers à applaudir sans ne serait-ce que donner tous les éléments d’appréciation au chef de l’État pour prendre les bonnes décisions. Nous sommes seuls responsables de ce qui arrive et ne soyons pas surpris du trou qui se creuse de plus en plus entre nous et notre peuple.
 
Il n’y a pas meilleur moyen de mettre en difficulté un candidat à une élection présidentielle que cela. Je parle en connaissance de cause. La campagne présidentielle se prépare au moins une année à l’avance. Ne nous laissons pas tromper par les faux rapports des personnes en quête des postes. La bataille électorale est un combat de tous les temps. Rien n’est acquis.
 
Écoutons ces pleures, je vous en conjure.
 
Et pour un communicant du parti, je vous demande de ne pas nous ôter des thèmes de campagne tout en donnant le bâton à nos adversaires pour nous molester.
 
Mais si votre objectif est de le faire échouer, bravo à vous! Vous êtes en passe de réussir.
 

Abdelnasser Garboa

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