Le nouveau décret signé par Idriss Déby porte à équivoque. Un décret qui donne des prorogatifs de pouvoirs aux ministres du gouvernement de sa 4ème République, mais sous la coordination de l’ancien 1er ministre Pahimi Kalzeubet aujourd’hui ministre d’État, ministre SGP (secrétaire généralà la présidence). Il est clairement défini que le ministre d’État, ministre Secrétaire général à la Présidence de la République est chargé de coordonner l’action gouvernementale. Une partie des signatures de décrets lui sont allouées à titre exceptionnel tout comme la révocation des agents de l’État. Pahimi Kalzeubet doit aussi s’occuper de la signature des ordres de mission des fonctionnaires en partance de mission vers l’étranger.

Le rehaussement du département SGP et le pouvoir qui lui est conféré laissent entrevoir le statut d’un poste hyper puissant. Il devient sans équivoque la deuxième personnalité du pouvoir à l’image de l’ancien fonctionnement du poste du 1er ministre. Mais, si c’est cela comment fait-on pour qu’il ne prête pas serment ? A-t-on oublié d’annexer le dernier décret signé par Idriss Déby, ou fait-on fi de ne pas entrevoir la faute qui pend comme un point sur le nez ?

Rien n’est impossible avec un pouvoir qui se saborde assez souvent sous le poids de la déontologie administrative. Nous le répétons assez souvent que notre pays est très mal géré, mal gouverné, avec un désamour intenable.

Sous les mêmes républiques (3e & 4e du MPS), tous les Tchadiens constatent le manque de culot et de faits, quand on nomme un cadre à un poste de titulaire, puis quelques moments après on le ramène à un poste de subordonné dans le même département. Même l’hyper ministre actuel avait avalé des couleuvres passant de 1er ministre à un directeur de la CNPS avant d’être rappelées ministre d’État SGP. Les exemples sont légion. Comment fait-on en 28 ans d’exercice de pouvoir de faire comme si on commençait l’administration seulement hier ?

Quand les Tchadiens crient au changement, ce n’est pas pour rien. Le pouvoir doit savoir que gouverner fait appel aux exigences du pouvoir. Et le pouvoir, soit on l’incarne, soit on l’évacue, mais on ne demeure pas une honte.

Tchadanthropus-tribune

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