Le modèle de raisonnement qui a conduit aux seize mesures de coupes budgétaires et a supprimé les maigres bourses des étudiants tchadiens nourrit l’instabilité.

              
Au lieu de faire preuve d’amour de la patrie, en répondant à la crise économique par une action de démolition du système de gestion qui a ruiné le pays, les autorités tchadiennes concoctent des ébats à trois entre maladresse, malveillance et inintelligence des décisions. Couvrant les dilapidations par l’argument de la baisse du prix de pétrole.

              
Les problèmes en cours sont trop sérieux pour ruser avec les causes. Nous pensons que la baisse du prix de pétrole ne saurait, elle seule, expliquer suffisamment l’état de crise économique dans lequel le Tchad est plongé. Les Tchadiens ne sont pas dupes sur cette question précise.

              
L’écroulement du prix de l’or noir a rendu apparentes la mauvaise gestion des ressources financières et une volonté obscure qui influe sur la destinée du pays. Ces dernières expliqueraient davantage les crises réelles du Tchad, pas celles des nerfs ou des perceptions. Même si les effets des conjonctures mondiales sont indéniables.  

              
La raison qui soutient que la crise économique proviendrait d’un mal de gestion s’impose à l’esprit : les ressources financières du Tchad suffisent pour répondre aux besoins du moment des Tchadiens.

              
Il n’y a pas que le mal de gestion. Nous allons plus loin en disant que l’orientation politique concernant l’or noir est d’une imprudence qui frise une faute.

              
La raison qui dévoile l’imprudence des autorités tchadiennes se campe solidement devant nous: la vérité sur l’or noir n’est pas dans le volume du pétrole, mais dans les cours du pétrole. C’est à dire au niveau des centres de pouvoir qui influencent les cours du pétrole.

              
Explication. La quantité de pétrole que possède un pays ne détermine pas les pertes ou les profits à l’exploitation. Les gains ou les pertes relèvent des forces ou des organisations qui influencent les cours du pétrole et en décident du prix au baril, selon leurs intérêts exclusifs.

              
La faute des autorités tchadiennes vient du fait de faire de l’or noir un pilier dominant de l’économie alors qu’elles ne peuvent ni contrôler ni influencer les cours du pétrole.

              
La prudence et l’intelligence des pratiques recommanderaient d’utiliser le pétrole comme un levier pour développer ou renforcer d’autres piliers de l’économie. Malheureusement, les autorités se sont encore trompées. Le Tchad paie aujourd’hui le prix de leur imprudence. Il faut clarifier les responsabilités et corriger !

              
À la mauvaise gestion des ressources financières et à l’irresponsabilité des autorités concernant l’orientation politique sur la question du pétrole, nous proposons de :

1. Démolir le système de gestion qui a montré ses limites et de reformer les acteurs de gestion pour instruire des futures inconséquences;

2. Utiliser les recettes du pétrole pour développer d’autres piliers de l’économie (ou les renforcer) afin de réduire les effets de fluctuation des cours du pétrole;

              
Évidemment, ces solutions se déclinent. Nous travaillons à les élaborer. Nous préciserons les cycles dans un document à venir.
              
Nous concluons en attirant l’attention sur le fait que le Tchad tend vers une défaillance critique. Tous les ingrédients d’une explosion mortelle sont réunis. La bombe est prête.  Les crises en cours  déboucheront sur l’une ou l’autre des possibilités : des armes qui résonnent ou des hommes qui raisonnent. Quel que soit le choix parce que c’en est un, n’oublions jamais que le Tchad sera ce que nous y apportons !

 

Joe Al Kongarena

joe.alerte@gmail.com

 

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