Ceux qui ont initié le coup se trouvent dépossédés de leur félonie. En l’occurrence le directeur de cabinet civil Aziz Mahamat Saleh qui n’a pas escompté les résultats de ce congrès, par calculs établis avec son adjoint Abdelkerim Idriss Déby, d’ailleurs ce dernier voyant la situation à l’étroit, a esquivé la chose, marquant son absence à ce congrès, mais… son ombre plane toujours.

En laissant Zène Bada voyager vers Paris avant de lui asséner le pic à glace, Aziz Mahamat Saleh et Abdelkerim Idriss Déby pensaient réussir leur coup, mettant dans la confidence le président de la transition Mahamat Idriss Déby.

Embarrassé et pris de court, Mahamat Idriss Déby n’a d’autres choix que d’acquiescer une traitrise menée contre l’un des fidèles de son papa, feu Idriss Déby Itno.

24 heures après son arrivée à Paris, les grandes manœuvres ont commencé. La suite tout le monde la connait, mais permettons-nous de faire un arrêt sur l’organisation du congrès et les calculs des uns et des autres.

La fronde des baministes en coulisse, et la voix de l’inamovible désormais patriarche Daoussa Déby Itno, n’ont pas permis d’assoir une décision sage. Daoussa et certains Baministes voulaient coute que coute qu’on ne touche point au poste du secrétaire général du MPS, maintenir Zène-Bada contre vent et marée, alors que ceux qui ont allumé la mèche (Aziz et Abdelkerim) avaient déjà de manière directe et indirecte touchée et retournée plusieurs cadres du parti, partant du groupe parlementaire du MPS, de certaines corporations, et secrétaires généraux des provinces.

Dans la salle, la tension était vive sur le visage de plusieurs participants. Si Abdelkerim était absent, sa présence flottait dans la salle.

Aziz Mahamat Saleh voulait être dans le présidium. Il fut balayé, tout comme les propositions qu’il a avancées, proposant quelques cadres issus du même lobby que lui.

Padaré, notre ami surnommé feu de brousse à cause de sa véhémence quand il adhère à un projet est resté discret, tant bien même qu’il est au four et au moulin dans les coulisses.

À la dernière minute, quand Mrs Adago Yacouba et Haroun Kabadi étaient à coude à coude, le même Aziz se sentant orphelin de ses propositions fit cause commune avec Adago Yacouba, mais très discrètement les influenceurs font passer le message de prendre Haroun Kabadi qui sera élu plus tard.

Le grand perdant de ce conciliabule est surement Aziz Mahamat Saleh qui avait pendant longtemps scruté le poste du SG du MPS, tant bien que l’ombre de Abdelkerim Idriss Déby plane toujours pour le poste de président de MPS. Héritage ou pas, la fratrie Déby se bouscule au portillon du parti de l’oriflamme.

Haroun Kabadi pas prêt pour diriger la transition, mais apte pour diriger le parti MPS.

Chose curieuse, et qui étonnent nos compatriotes est l’attitude plus que mesquine du président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi, qui en son temps décline le pouvoir de diriger une transition, mais accepte quand on lui propose le poste du secrétaire général (SG) du MPS.

D’aucuns confirment qu’à la mort d’Idriss Déby, Haroun Kabadi menacé aurait peur de prendre ses responsabilités. L’histoire ne dit non plus quel genre de pression il a eu pour fuir de cette manière criante ses responsabilités à diriger une transition utile pour tous les Tchadiens. Une attitude qui avait offusqué en son temps les membres du présidium à l’Assemblée nationale. D’ailleurs le jeune député Rakhis Ahmat Saleh l’avait bien relevé amèrement sur la conduite non opportune du sieur Kabadi.

Toutefois, qui ne connait pas Haroun Kabadi ? Président des voleurs de la république depuis le projet de l’éducation nationale jusqu’à l’Assemblée nationale. Tel un charognard il a plané sur tout ce qui est pourri et sale. Il est communément appelé, monsieur, 10 % sur tous les marchés publics touchant les départements qu’il a eu à gérer. C’est un voleur connu et reconnu à qui on confie le parti MPS, mais derrière ce choix, on voit en lui un homme malléable, qu’on peut facilement descendre au moment opportun. Le choix fait sur Kabadi est tout sauf un hasard. Abdelkerim et Zakaria Idriss Déby pourront le toiser, le tutoyer, singulièrement sans aucun attribut. Il cèdera la place à qui de droit, ou pas, sans rechigner.

Toute la journée de dimanche 13 juin 2021, il a occupé la grande salle du siège du MPS, tout juste à côté du bureau de Zène Bada pour recevoir du monde. Un ballet sans cesse recevant à tour de rôle les secrétaires généraux provinciaux, le groupe parlementaire MPS, les corporations RJ MPS, OF MPS, etc., et les ministres en poste du MPS dans le gouvernement de transition. Certains venus faire allégeance, d’autres féliciter le mafioso. Qui seront ses adjoints ? Wait & see.

Notre ami feu de brousse Jean Bernard Padaré hérite en guise de remerciement la vice-présidence d’un machin à copter les membres d’un conseil national de transition. Un groupement d’individus qui seront choisis sans doute selon les concessions et les retournements des vestes. Un conseil national de transition dans lequel plusieurs entités de notre société seront absentes, et/ou associations, société civile, et diaspora ne seront point représentées. Un truc à leur dévotion sans détour. Les Tchadiens seront surpris d’être étonnés. Mais cela, comme d’habitude, ne va émouvoir personne.

Le MPS est mort avec Idriss Déby, nous l’avions dit et persistons de la sorte. Il faut dès à présent prendre date avec l’histoire. Presque 31 ans, Idriss Déby a su l’animer entre griots, saltimbanques, maraudeurs, et politicards de deuxième étage. Tout cela avec l’argent public, et le clientélisme des commerçants véreux.

Idriss Déby mort, et Zène Bada éjecté, le MPS vient de vendre son âme. Et bientôt la fin des haricots.

Tchadanthropus-tribune

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