Où sont partis les 50 cartons de Tramadol ? 

L’audience prévue ce vendredi, 03 juillet 2020 au palais de justice de N’Djamena n’a finalement pas eu lieu à cause d’un prétendu malaise du président du Tribunal de Grande Instance de N’Djamena, Hamid Moustapha Nour. Cette saga qui défraie actuellement la chronique n’a pas encore fini de livrer ses secrets.

Hamid Moustapha Nour le juge qui a réussi à faire reporter pour la deuxième fois le procès subit depuis plusieurs jours une pression grave. Ses frêles épaules n’ont pas supporté les coups de fil quotidiens des généraux impliqués directement ou directement dans cette affaire.

Selon nos sources, les généraux Taher Erda, Héri Djaguit, Djiddi Saleh, Héri Khamis, entre autres l’ont appelé. L’omerta qui couvre la communauté afin de soutenir un membre de la même communauté est actionnée. N’est-ce pas la désignation de deux juges Zaghawa avec un juge Moundang était mal perçue dans cette affaire où les membres de ladite communauté sont majoritaires. Hamid Moustapha Nour ne pouvait être neutre dans une affaire qui accuse grandement les siens. Au lieu de sévir, il a ouvert la porte à un sursis de fait, et le report fut décidé sine die. D’ici là les tractations continuent en coulisse entre accusés, leurs soutiens généraux, les juges désignés et le ministre de la Justice Djimet Arabi.

D’abord, il faut noter que les prévenus actuellement détenus à la maison d’arrêt de N’Djamena ne sont qu’un échantillon de toutes les filières. Plusieurs autres complices se la coulent douce et narguent la justice, la faute à leurs parents influents autour du président Idriss Déby Itno qui est ahuri et dépassés par certains hommes à qui sa confiance est constante.

Tarik Mahamat IGA veut une immunité avant de se mettre à table.

De sources dignes de foi, le commissaire Tarik Mahamat IGA qui a dédouané les « marchandises » à partir de Moundou a fui au début de l’enquête, alors qu’un mandat international a été décerné contre lui. Sa cavale fut de courte durée et Tarik Mahamat IGA est revenu à N’Djamena. Il se trouverait actuellement chez son parrain et oncle, le General Taher Erda. Il aurait été aperçu en compagnie du Général Heri Djaguit. Sans détour Tarik Mahamat IGA contacte les autorités en charge de l’enquête pour faire une proposition. Il propose de se mettre à table à condition que la justice ne l’incarcère pas. 

Deux poids deux mesures et les révélations de Tarik Mahamat IGA

 En plus de ces intouchables, Tarik Mahamat IGA affirme qu’il est le pivot de l’affaire, car c’est à travers lui que les cargaisons transitent. Il est prêt à dire aux enquêteurs toutes les cargaisons dédouanées auparavant et envoyées en Libye, tout comme les dernières dont une partie est saisie par l’ANS, puis celles qui ont disparu à la douane sous la responsabilité du DG des douanes Abdelkerim Mahamat Charfadine alias Beguéra.

Selon l’enquête, il ressort des documents douaniers que 50 cartons de drogues ont disparu à partir de la douane. Cette quantité représente une somme très importante de plus de 1,750 milliard de FCFA. Un petit calcul nous démontre que ce colossal. 1 carton de Tramadol vaut 35 millions. Donc 35 millions x 50 = 1 750 000 000 FCFA.

La valeur de drogue dans le conteneur est de plusieurs milliards de FCFA, mais le conteneur a été dédouané à 1 million de FCFA.

Le Directeur General des douanes, Abdelkerim Mahamat Charfadine alias Beguéra doit rendre compte de cette disparition mystérieuse des cartons. Mais lui aussi ne semble pas être inquiété. À l’image de Tahir Erda, Beguéra est un autre Pablo Escobar du Tchad.

Pour plus d’éclaircissement, il faut noter qu’en réalité, les narcotrafiquants ont fait entrer 480 cartons de marchandises. Arrivés à Moundou, ils ont divisé cette quantité en deux (chaque camion transportait 240 cartons) pour les convoyer par des gros porteurs à N’Djamena. L’ANS a réussi à mettre la main sur un camion, mais l’autre camion aurait disparu entre Kelo et N’Djamena. Jusqu’aujourd’hui, personne ne sait la trace sauf Tarik Mahamat IGA qui promet de divulguer sa position et sa destination.  

L’autre question qu’il faut se poser, c’est la responsabilité des agents des douanes qui ont déchargé ces produits prohibés.

  • Pourquoi ces derniers ne sont pas poursuivis ?

Surement parce que, à l’image de leur chef Beguéra, ils bénéficient d’une « immunité » douanière.  Allez-y comprendre quelque chose.  

La justice doit engager des poursuites contre le DG des douanes pour la disparition des 50 cartons, mais aussi pour avoir couvert ses agents qui ont dédouané la drogue.

Le Tchadanthropus-tribune met à votre connaissance tous les papiers afférents au dédouanement pour preuve. Aujourd’hui, le juge Hamid est sous pression et n’arrive pas à gérer sérieusement cette affaire. Raison pour laquelle, il aurait simulé une maladie ce vendredi pour échapper au cartel.

L’ANS cible des narcotrafiquants et leurs soutiens

Depuis l’éclatement de cette affaire le cartel est en train de positionner ses hommes un peu partout pour noyauter l’enquête menée par Kogri et son ex – adjoint Idriss Youssouf Boy. S’ils ont réussi à avoir la tête de Idriss Youssouf Boy parce qu’il les dérangeait. Le cartel aurait plaidé auprès d’Idriss Déby que le poste de DGA adjoint à l’ANS devrait revenir à un Baministe. C’est ainsi qu’Idriss Youssouf Boy a été remplacé par un autre supposé venir dans les malles du MPS. Contrairement à Idriss Youssouf Boy, le cartel n’a pas réussi à avoir la peau de Kogri qui est sur le champ de mire du cartel qui ne lésinera pas à l’éliminer. Dernièrement ce dernier aurait eu son salut grâce à un renseignement qui lui a valu d’être abattu. Il se murmure que sa proximité avec son patron auquel il est dévoué lui créée des inimités. Mais les membres du cartel sont très forts. Ils finiront par éjecter tous ceux qui n’entrent pas dans leur jeu.

Les généraux cités, Tarik Mahamat IGA et Beguéra ne seront jamais inquiétés à cause de leur position. Beguéra qui d’ailleurs est sur l’angle de tir acerbe et véhément de ses frères de la communauté Zaghawa sur le groupe Wattsup Social Média, qui l’accusent d’être de connivence avec la 1ère dame.

Au-delà de cette affaire en cours au niveau de la justice, il faut observer le rôle en sous-marin que joue Djimet Arabi le ministre de la Justice. Il est l’ami de tous les soutiens des narcotrafiquants cités et ceux qui sont en prison. Tous les généraux viennent frapper à sa porte pour lui demander de jouer un rôle pour leur protégé. Certains des généraux sont aussi ses confidents à l’image de Djiddi Saleh. Et rien qu’en cela, beaucoup de Tchadiens pensent que ce procès va être bâclé. Et si cela se passe ainsi, le cartel s’installera au cœur du pouvoir, et cette fois-ci c’est l’identité du Tchad qui sera en jeu. 

Tchadanthropus-tribune

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