Le gouvernement nigérien a confirmé mardi soir que le poste frontalier de Diffa avait été attaqué dimanche par des jihadistes armés. Le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) a de son côté diffusé une vidéo de propagande montrant l’assaut d’un camp de l’armée nigérienne. Dans la même journée de dimanche, 50 terroristes ont été « neutralisés », selon le ministère de la Défense nigérien.
D’importants combats ont opposé l’armée nigérienne et des combattants ijihadistes dimanche 3 mai aux portes de Diffa, la capitale du sud-ouest du Niger, près de la frontière avec le Nigeria.

Dans une vidéo de propagande diffusée par l’organisation État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), groupe issu d’une scission de Boko Haram et affilié à l’organisation État islamique, on voit de nombreux insurgés s’emparer, au milieu de tirs nourris d’armes automatiques, d’un camp de l’armée nigérienne, mettant la main sur des véhicules et des stocks d’armements aux cris de « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand », en arabe).

Ils semblent ensuite quitter le camp avec les véhicules. On voit également un soldat nigérien, couché face contre sol, qui semble déjà mort ou inanimé, recevoir deux balles.

Deux morts

Le gouvernement a donné sa version mardi soir dans un communiqué : « Le 3 mai 2020, aux environs de 17 h 45 locales (16 h 45 GMT), le poste frontalier Niger-Nigeria de Diffa a été attaqué par des éléments de Boko Haram (les autorités font rarement la différence entre Iswap et Boko Haram) à bord de véhicules lourdement armés, on déplore malheureusement deux morts, trois blessés, des matériels calcinés. »

Des habitants de Diffa ont témoigné avoir entendu la violence des combats. « On a entendu le bruit des armes, surtout d’armes lourdes, de 16 h 30 jusqu’à 19 h du côté sud de la ville », a raconté à l’AFP Lawan Boukar, un résident de Diffa. « Les assaillants étaient venus du côté nigérian, en fin d’après-midi, à l’approche de l’heure de la rupture du jeûne du ramadan et pensaient certainement prendre par surprise nos soldats », a avancé un autre habitant.

« Neutralisation » de 50 jihadistes

« Au cours de cette même journée » de dimanche, « aux environs de 13 h locales, une autre colonne de dix véhicules ennemis en provenance de Tombon-Fulani, une localité située à 24 km au nord-est de Bosso (est du Niger) a été interceptée », selon le ministère de la Défense nigérien.

« Une action coordonnée entre les forces nigériennes et nigérianes, appuyées par les partenaires (France et/ou États-Unis, selon le jargon utilisé par le ministère), a permis de suivre et d’agir contre cette colonne ennemie. Il en a résulté la neutralisation de 50 terroristes au niveau d’une localité nigériane située à 45 km au sud de Toumour (Niger). »

Ces attaques de dimanche interviennent après une offensive terrestre et aérienne en avril de l’armée tchadienne, qui a annoncé avoir chassé les jihadistes de son sol. Elle a affirmé avoir tué 1 000 jihadistes et perdu 52 hommes.

Fin avril, le ministre nigérien de la Défense Issoufou Katambé avait déclaré à l’AFP que des opérations militaires étaient toujours en cours dans la zone du lac Tchad.

Le conflit avec les jihadistes de Boko Haram et de l’Iswap a fait plus de 36 000 morts depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria et près de 2 millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.

Tchadanthropus-tribune Avec AFP

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