Des militaires Tchadiens en mission au Niger dont le nombre est estimé à plusieurs centaines d’hommes en arme ont quitté le Niger, sait-on jeudi par de sources humanitaires et auprès des autorités locales rapportées par l’agence Reuter. La présence des éléments de l’armée tchadienne au Niger s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de Boko Haram qui sèment la terreur et la désolation dans les villes et villages du bassin du bassin du lac Tchad. Aucune explication n’a été fournie par les autorités tchadiennes pour justifier le retrait, cependant il serait lié au décret migratoire du président Trump signé le 25 septembre dernier qui interdisait aux citoyens tchadiens l’accès sur le territoire américain. Une décision diversement appréciée par les tchadiens eux-mêmes et l’opinions internationale.

Le gouvernement tchadien s’est dit étonné et a exprimé également son incompréhension au regard des motifs officiels invoqués pour prendre cette décision. Le gouvernement a laissé entendre que cette décision pourrait avoir des conséquences sur ses engagements en matière de sécurité, qui comprennent la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, et le Niger en particulier où les soldats américains sont également impliqués. Trois soldats américains ont trouvé la mort jeudi 5 octobre dernier au cours d’une opération anti-terroriste. Dans la région de Diffa, théâtre d’une série d’exactions du mouvement terroriste, la réduction des effectifs militaires tchadiens s’est déjà traduite par une recrudescence du banditisme, a déclaré Ibrahim Arimi, un habitant de Bosso ayant fui ce village frontalier du Nigéria à cause de l’insécurité.

Le constat semble partagé par l’honorable député de la région, Lamido Moumouni qui affirme : les habitants commencent à se plaindre « Ils s’étaient habitués à être sous la protection des troupes et ont donc l’impression que la sécurité va se dégrader », a-t-déclaré lors d’un entretien téléphonique. En 2016, au plus fort de leur déplacement, après l’attaque de Bosso, 2000 militaires tchadiens avaient été engagés à la lutte contre Boko Haram au Niger. Le Tchad et les autres pays membre du G5 Sahel ont déploré le peu d’engagement à leurs côtés de la communauté internationale dont le soutien financier n’est pas à la hauteur de leurs attentes. Le président en exercice de ce groupe, le président malien a fait un vibrant plaidoyer lors de son discours à la tribune des Nations unies fin septembre mais rien n’est assuré que les bailleurs ont été convaincus à mettre la main dans la poche.

Moussa T. Yowanga

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