10 septembre 2012 TCHAD : « NOUS SOMMES TOUS EN TRAIN DE MOURIR ICI ». LES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS DANS LES PRISONS.
Les conditions de détention dans les prisons tchadiennes sont si déplorables qu’elles s’apparentent à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les cellules sont fortement surpeuplées. Par ailleurs, la nourriture et l’eau sont impropres à la consommation et manquent parfois. Les détenus dépendent de leur famille et de leurs amis pour obtenir des provisions supplémentaires et des produits de première nécessité. Par conséquent, ceux qui n’ont personne ou sont détenus loin de leur domicile sont contraints de se passer de ces compléments. Les enfants, y compris les fillettes, sont détenus avec les adultes. La plupart des prisonniers sont en fait des prévenus qui, pour certains, attendent leur procès depuis plusieurs années.
Dans la majorité des prisons tchadiennes, les services médicaux sont inexistants. Les délégués d’Amnesty international ont constaté que, dans plusieurs prisons visitées, de nombreux détenus avaient besoin de soins médicaux et présentaient des maladies et inflammations cutanées qui n’étaient pas traitées. Les détenus atteints d’une maladie contagieuse grave, comme la tuberculose, de maladies sexuellement transmissibles ou du VIH courent des risques particuliers. Des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises du fait de ces conditions épouvantables et des prisonniers ont été abattus par des gardiens. Les moyens affectés aux prisons, déjà limités, sont ponctionnés par les pots de vin et la corruption.
Ce rapport s’appuie sur des visites de prisons, des entretiens et divers travaux de recherche menés par Amnesty international en novembre 2011 et mars 2012. il décrit les conditions dans les prisons tchadiennes et les atteintes aux droits humains qui y sont commises. Il lance un appel au gouvernement tchadien à prendre des mesures immédiates pour réformer le système pénitentiaire, au besoin avec l’aide de la communauté internationale.
Des détenus sont enchaînés par les chevilles à la prison d’Abéché, en mars 2012. Les détenus portent des chaînes lors des trajets entre la prison et le tribunal ou l’hôpital mais ils peuvent également être maintenus ainsi nuit et jour pendant des mois, souvent sans raison apparente.
600 Vues