La présence de cette force du MJE et autres avec des véhicules estampillés de drapeau soudanais interpelle chaque tchadien.

Depuis 48 heures, des forces du MJE (mouvement pour la justice et l’égalité) de feu chef rebelle Khalil Ibrahim, et aujourd’hui Jibril Ibrahim, auraient occupé plusieurs pans du territoire tchadien à l’est du pays. Il se confirme chez nos confrères de Beri média que ces forces se sont installées non loin des localités d’Iriba, de bahaï, et de Tiné.

Toutefois, pour les observateurs avertis rien ne surprend avec le régime d’Idriss Déby en maille avec plusieurs contestations populaires et des grognes politico-militaires au nord du Tchad.

Dans le passé, quand Idriss Déby s’est retrouvé devant des inquiétudes similaires et une coalition de plusieurs entités tchadiennes contre lui, il a fait appel à ces forces supplétives soudanaises qui sont venues au secours de son régime chancelant.

L’analyse plausible est que depuis le conflit inter famille avec l’assassinat de la mère de Yaya Dillo, la majorité de ceux du clan dans l’armée et la DGSSIE commencent par tourner le dos à Idriss Déby accusé de ne plus faire l’intérêt du clan et de la communauté. Beaucoup parle de ne vouloir combattre pour le régime MPS en cas de conflit interne.

Les échanges Wattsup entre autres sensibilisant la communauté Bilia dans l’armée, la garde nomade et la DGSSIE, semblent trop inquiéter la présidence tchadienne qui prend ses dispositions au cas où.

Le verbatim interprété çà et là sur toutes les forces qui promettent de déranger les élections à venir empêchent le pouvoir MPS de dormir, même si dans le sérail MPS, ceux qui demeurent comme gardes rapprochés du système font fi de la situation qui se prédestine.

Une chose est sure, la force du MJE avec les autres qui ont investi le territoire tchadien, elle ne peut le faire qu’avec l’accord du gouvernement tchadien en haut lieu. Reste à savoir le pourquoi de la présence en territoire tchadien.

Deux hypothèses se dégagent dans cette optique.

  • La première consiste à anticiper la surprise venant des forces militaires tchadiennes qui refusent de combattre pour le pouvoir d’Idriss Déby, ainsi cette force y palierait.

  • La deuxième, les éléments soudanais rempliraient un agenda caché prompt à aller aider l’armée de Déby qui va faire face très bientôt aux forces de FACT de Mahdi. Là encore, il se dit qu’une partie des militaires n’engageraient pas le feu avec leurs frères rebelles. Et le pouvoir cherche à combler le vide avec cette force supplétive de Toros-Boros soudanais, comme en 2008 et en 2009 contre les rebellions tchadiennes diverses et surtout l’UFFD en particulier.

Le problème qui s’y pend est un problème tchado-tchadien, et ramener des Soudanais dans un conflit entre tchadiens a un risque énorme, celui de rendre tout tchadien avec le FACT. Idriss Déby doit faire très attention à ce calcul sanguinaire s’il ne veut pas « somaliser » le Tchad.

Il s’est trop murmuré d’une demande faite par Idriss Déby à Hamdan Daglo alias Hemiti le vice-président soudanais quant à une aide militaire si son régime s’en trouve affaibli par une attaque armée ou une révolution de palais. Peut-être que l’essence de cette présence “Toro-Boroïque“ s’en trouve puiser ici

Dans ce cas, le Soudan et son gouvernement s’en trouvent clairement impliqués dans un problème qui n’est pas le leur, s’il se dit qu’une partie de la force est venue directement de Khartoum, et l’autre partie était stationnée aux environs de la frontière tchado/Soudanaise depuis son départ de la Libye, anticipant les accords inter-libyens qui demandent à chaque groupe armé de quitter son territoire.

Wait & See.

Tchadanthropus-tribune

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