La prétendue désignation de Monsieur Haroun Kabadi comme président du Conseil National de la transition est un scandale grossier.

Ce énième forcing constitue une véritable honte pour tous les Tchadiens qui aspirent à la démocratie républicaine. Mais ce n’est pas tant la désignation de M Kabadi qui déconcerte, que la manière de se faire designer. La désignation de cet homme est une insulte à nos mémoires car il est le fruit de 30 années d’oppressions de la gestion catastrophique et les heures sombres de notre pays.

Difficile de lire dans les intentions des autorités de la transition dont le projet semble contradictoire. Ils veulent renforcer le Conseil National de la Transition, disent-ils, donner de la voix à l’opposition, mais à travers son dispositif, le CMT donne l’impression d’avoir l’emprise, la mainmise sur le maximum de domaines et dossiers.

La désignation par « consensus »de M. Haroun Kabadi à la tête du CNT nous apparaît fort inquiétant, car cet homme est connu par sa moralité douteuse, il est toujours prêt à faire allégeance et subir les injonctions de son patron. Il est aussi et surtout un faire-valoir d’un pouvoir décrié et décadent. Il n’est pas exclu que M. Kabadi fasse un sale coup encore contre notre peuple.

Comment peut-on comprendre que cet homme après avoir trahi son serment devant la représentation du peuple en refusant le retour à l’ordre constitutionnel ? Comment peut-on comprendre aussi le même individu est aussi le secrétaire général du parti état qui est le MPS, soit désigné encore comme Président du Conseil National de la transition la plus haute instance du pays ?

Même si nous ne doutons pas de ses compétences, mais confier à Haroun Kabadi encore toutes ces responsabilités à un homme selon les infos qui est défraîchi … Qu’il trouve à travers cet article nos souhaits de prompt rétablissement.

Sa propulsion à la tête du conseil nation de la transition, présage un risque réel de nouvelle manipulation éhontée de la Charte de la transition visant à distraire les Tchadiens en tripotant malicieusement certains articles clés.

Ce constat nous amène à réfléchir que le pays se dirige vers une « monarchisation » du pouvoir L’avenir nous le dira !

Un homme politique doit d’être exemplaire afin d’améliorer le quotidien de ses concitoyens. Malheureusement c’est le vol de l’argent public qui est la norme, l’injustice prime sur la justice, l’indignité est acceptée.

Au Tchad la liberté est sous surveillance, l’unité a laissé la place au tribalisme, le travail est remplacé par les passe-droits, le progrès inexistant et l’égalité n’existe pas devant la loi. La conception du MPS Parti-État, refait surface. Ce recul est dangereux car il crée de fait l’inégalité entre ceux qui militent au MPS et ceux d’autres partis politiques. Le Parti-État crée l’impunité de ces membres parce qu’ils sont en même temps juges et parties. L’instinct de conservation du pouvoir aboutit à toutes les dérives. Ce n’est pas de ce Tchad que nous voulons.

En dépit de tout cela, tout patriote tchadien aimant son pays, n’a aucune raison de se laisser aller au pessimisme et au fatalisme, car le Tchad   de demain que nous allons bâtir est celui qui permettra à un ressortissant du Sud de se faire élire dans le Nord du pays et vice versa ; Ce sera long car il faudrait changer notre paradigme.

On dit généralement que tout peuple mérite son dirigeant. Mais il est admis aussi que personne ne peut venir faire le bonheur du peuple tchadien à sa place. Alors, il faut se réveiller !

Il est temps que le peuple tchadien sorte de sa torpeur pour oser affronter son destin, revendiquer l’amélioration de son sort et le respect de ses droits fondamentaux.

Quant aux serviles, aux opportunistes de tous poils, aux hommes liges politiques, ils doivent savoir que le jugement de l’histoire sera implacable contre eux.

Abdelmanane Khatab

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