Une confusion totale sévit au Tchad entre le désir ardent pour le ‘changement’ et le paradoxisme des couples aspirations politiques et identités (régionales & religieuses) ! À un moment donné, il faudrait arrêter de se mentir à soi-même et se décider à définir définitivement ce que nous voulons réellement ! Nous voulons juste du changement ou <<Le changement>> ??? Si nous voulons soutenir le changement au pays de Toumaï, un point de départ serait de comprendre comment les décideurs, les experts techniques, les citoyens interagissent et façonnent les politiques que notre pays poursuit aveuglement et met en œuvre.

Après tout, c’est en comprenant ce processus de changement politique que nous pouvons saisir les occasions de soutenir le mouvement, le mieux orienté et d’évaluer la faisabilité́ d’idées qui peuvent paraitre belles sur le papier mais qui ne se déroulent peut-être moins favorablement dans la pratique. Autrement dit, la solution miracle n’est pas forcément dans un livre mais plutôt dans le vouloir vivre, décider, et penser ensemble à une issue endogène et inclusive. Et en un mot d’abord l’Unité́, et le reste suivra son cours. Et pas de changement sans cette dernière ! Ceci est un Secret de Polichinelle. Donc tous bien d’accord qu’elle s’impose à nous aussi vraie que la lumière du jour ! Il y a alors cette nécessité évidente de faire chacun un pas l’un vers l’autre.

Faisons donc ce maudit pas en faisant appel à notre raison si nous n’avons pas en nous assez d’amour !!! Assez, cet enfumage criard n’a que trop duré et le peuple n’a que faire de ces beaux discours des politiques, contradictoires les uns avec les autres, qui s’annulent l’un l’autre et sans grand intérêt public !!! Fatigué de vous voir grailler des grillades avec sa contribution et le laissé-pour-compte, lui laisser que des miettes de pain, des lamelles d’oignon saupoudré de Yadji et que sais-je d’autres. Fatigué de vous attendre éteindre le chaos, la désolation, la discorde, …

La coupe est pleine ! Tous autant que vous êtes, désormais, il refuse catégoriquement d’avaler vos saletés de couleuvres sans broncher, vous pouvez compter sur lui, il vous suit telle une ombre dans la nuit jusqu’au pénombre des abimes !!! Pour commencer il vous dit que notre problème n’est pas né avec le serment confessionnel. Notre problème est consensuel ! Nous n’arrivons pas à nous entendre sur l’essentiel, on s’arrête toujours sur le superflu et le superficiel. Que de la poudre aux yeux.

Toujours la même rengaine, le même couplet (N-S/M-C, Septembre noir et Frolinat). Nous faisons encore et toujours une fixation pathologique sur ces évènements. Nous nous arrêtons toujours sur la forme et jamais sur le fond, la cause et la solution des choses. Nous nous battons chacun pour ce qui nous manque, donc nous nous battons pour les mauvaises raisons. Nous nous battons pour les mauvaises raisons quand nous ne nous battons pas pour ce qui nous unit. Nous nous battons pour les mauvaises raisons quand nous nous battons pour ce qui nous divise, pour l’affirmation de nos divergences, pour ce qui nous éloigne les uns les autres, de l’idéal commun, du projet commun du vivre ensemble. Savoir ce qui nous retient est déterminant pour Savoir ce qui nous fera avancer !!! La seule et unique chose qui vaille, est omise !

Pour la conquérir il faudra bien vouloir choisir ! Choisir la voie qui mène vers la sagesse ! La sagesse qui ne réside que dans l’Union. S’unir pour le présent et pour l’avenir, lutter ensemble pour et dans le seul but de bâtir cette Nation Juste avec et en toute conscience de nos différences ! Car n’est-ce pas une Nation c’est d’abord une <<Unité́ dans la diversité>> et non diversité́ divergente ?

En attendant, nous savons tous ce qu’on doit faire mais cependant on préfère se taire ou se vaquer à des distractions délétères, austères et stériles comme le crime !!! Pour finir, comme certains, j’aimerai dire quelque chose comme ta liberté́ naitra de ton courage mais pour ça, il faudra d’abord qu’il soit né ce fameux « Peuple Tchadien » et après on pourra spéculer, chanter son courage et ou sa liberté́, …. Pas parce qu’on chante ou souhaite une chose qu’elle existe réellement !

< Exister est une chose, exister dans ce qu’on pense en est une autre. C’est le paradoxe suprême de la pensée que de vouloir découvrir quelque chose qu’elle ne peut pas penser > (Søren Kierkegaard).

Abakar Moussa-Haroun Guissinnamy

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