Les violences entre éleveurs et agriculteurs ont pris une tournure communautaire qui divise autant qu’elle inquiète. Ces actes de violence sont au-delà de toutes les conceptions morales humaines et doivent être condamnés sans appel.

Incontestablement, notre pays le Tchad est gangrené par la violence. Toutes les strates de la société sont rongées par l’agressivité, l’intolérance, la haine symptomatique d’une société en plein repli communautaire et identitaire.

Dans ce contexte politico-social intérieur marqué par le manque d’efficience de l’action des pouvoirs publics, la recrudescence des violences à caractère communautaire dans le Centre à l’Est et au Sud menace non seulement  la stabilité mais, tout le précaire équilibre social du pays.

A ce titre, l’une des responsabilités premières du gouvernement de la transition, telle qu’il s’est inscrit dans la fameuse charte de la transition, n’est-il pas la protection des personnes et des biens des citoyens, indépendamment de leurs convictions ethniques ou religieuses ?

Toute violation ou manquement de ce principe fondamental contrevient à la raison même pour laquelle le Conseil militaire de la transition et ce gouvernement existent.

Entretemps, à notre grand désarroi, ce gouvernement dit de la transition, émanation de ce Conseil Militaire de Transition, déjà condamné à l’échec dès sa naissance, s’enfonce dans la péroraison hommagère et les condamnations sans lendemain au lieu d’agir en conséquence.

L’incapacité à protéger la population est directement imputable au Conseil militaire de la transition, qui a perdu la capacité de contenir les divers cartels d’hommes armés qui terrorisent désormais aux quatre coins de notre pays.

De plus, les annonces sur la sécurité annoncées à grand renfort médiatique par les ministres de la sécurité et de la défense, deux piliers du CMT, les résultats demeurent décevants pour ne pas dire, pitoyable et inquiétant.

En dépit de toutes les proclamations solennelles et martiales, la population médusée fait le constat d’une dégradation constante de leur situation et un véritable abandon du service public de la sécurité́.

Les auteurs de ces forfaits sinon, les forces de sécurité elles-mêmes, n’épargnent plus personne. La récente tentative d’assassinat du ministre de la Sécurité au vu et au su de tout le monde par des hommes armés sans foi ni loi en est une parfaite illustration.

À ce stade, il devrait être clair pour les autorités du CMT, que la stratégie actuelle visant à endiguer l’insécurité et à favoriser la paix ne fonctionne pas. Ils n’ont d’autre option que de réexaminer et définir un nouveau protocole de sécurité.

En fin nous leurs disons : « entre le fort qui abuse du pouvoir et le faible, c’est la liberté́ qui opprime et la loi qui libère. »

Que Dieu protège le Tchad !

Abdelmanane Khatab

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