4 janvier 2021 #TCHAD #Opinion Libre : La faim viscérale – dénominateur commun d’une grande révolution tchadienne.
Dans la vie des sociétés, il est des époques où la révolution devient une impérieuse nécessité, où elle s’impose d’une manière absolue. Des idées nouvelles germent de partout, elles cherchent à se faire jour, à trouver une application. Certes, elles se heurtent continuellement à la force d’inertie de ceux qui ont intérêt à maintenir le régime du mal et s’étouffent dans l’atmosphère suffocante des anciens préjugés, des traditions et justifications. Mais, le besoin de vie nouvelle ne doit jamais se faire édulcorer.
La situation incontrôlable de la COVID a obligé le gouvernement à prendre cette mesure qui confine intégralement la capitale du Tchad. Telle est, moins pertinemment, la motivation donnée à cette mesure draconienne aux destinataires.
Mais comment faire pour supporter les effets drastiques d’une telle mesure pour une population pauvre et misérable dont la majorité vit du jour au jour ? sans aucune mesure d’accompagnement même folklorique ?
En contemplant le tableau des 30 ans de gouvernance, on arrive à la conviction que la révolution est inévitable, en effet, qu’il n’y ait pas d’autres issues que la voie des faits insurrectionnels. Je l’ai dit à maintes reprises, je le redis avec ferme conviction. Ce qui aurait fait défaut c’est l’unité du peuple du fait de la division sociale instaurée en mode de gouvernance par ce régime dictatorial.
Par ailleurs, ce confinement non réfléchi et imposé se suffirait à lui pour conscientiser et révolter le peuple tchadien ?
En ces 30 ans de règne, les richesses naturelles du Tchad, n’ont servi qu’à s’approvisionner en armement lourd, pour de besoins dit-on de sécurité du peuple, pourtant nous savons qu’il s’agit de conserver un pouvoir dictatorial sans partage, se mettre à l’abri de l’incursion et de renversement du régime par une frange partie du peuple révolté et armé. Il n’est nul besoin d’aller à l’école pour apprendre ça ! Je me réserve le droit d’évoquer tous les autres points qui ralentissent le développement du Tchad. Ce facteur d’achat des armes lourdes priorisé, a en effet, malheureusement répercuté sur tout autre développement du Tchad, de quelques autres facteurs que ce soit sanitaire, économique, éducatif, infrastructurel, culturel, sportif etc.
La priorité étant de maintenir le pouvoir, à tout prix, au sacrifice de tout prix, sur une population qui ne compte et n’attend que les merveilles de Dieu pour un meilleur changement !
Cependant, voilà la réalité d’une mauvaise gouvernance de 30 ans qui nous rattrape d’un seul coup, brusquement, avec le même gouvernement corrompu, paresseux et vorace qui prend une mesure a priori acceptable compte tenu de l’urgence sanitaire mais a posteriori insupportable compte tenu de la situation misérable du peuple. Quel contraste !
Pour amortir les lourds effets du confinement, les pays avancés, soutiennent financièrement que matériellement leurs peuples confinés au delà du partage de l’evolution de la situation en temps réel. Financièrement, à l’exemple des USA, tout employé ayant déclaré son chômage au gouvernement perçoit à la fois de l’Etat Fédéral que de l’Etat fédéré de primes de chômages qui vont, par moment, au-delà même de ce qu’il percevait en temps normal, c’est-à-dire, quand il travaillait. Dans d’autres pays les locations sont prises en charge par l’Etat, les étudiants sont payés pour rester dans leurs appartements et faire de cours en ligne, les taxes et impôts sont exonérés intégralement, etc. Matériellement, des vivres sont partagés d’appartements en appartements pour les nécessiteux par les militaires. Les pays moins avancés, comme le Cameroun, qui ont su leurs limites économiques, se sont concentrés sur l’effort remarquable d’une équipe médicale davantage bien formée, bien équipée, bien informée et apprêtée à maitriser une telle situation. Ce qui a permis de laisser essouffler un peuple camerounais pas prêt à assumer les affres d’un confinement intégral rigoureux.
Quelles de ces méthodes a été ou est vôtre gouvernement de Deby ? En dehors de la frustration, de l’apeurement, de la brutalité, de l’incapacité et de profits personnels ? Faudrait-il accuser ou rappeler que le dictateur Deby s’est trompé lorsqu’il croyait pouvoir immuniser par un coup de baguette magique tous ses partisans dans ses différents mouvements et rassemblements du nord au sud du Tchad il y a de cela quelques jours ? Que ces mouvements et rassemblements ont forcément amplifié et propagé les cas de contaminations à la COVID ? Est-il nécessaire de dire que le bien voulu par et pour Deby en vaut sur le mal de tout le peuple du Tchad pour ce gouvernement au sacrifice de décimer le peuple sans craintes ni remords ? Faudrait-il rappeler que les médiocrités initiées par Deby dans un régime tolérant en vers elles ne songent plus d’ailleurs qu’à une seule chose : s’enrichir pendant la débâcle en attendant la prochaine ? Ou faudrait-il rappeler que ces initiés noient le prestige gouvernemental dans le ridicule de leur incapacité couronné de la corruption ? A ce gouvernement faudrait-il faire confiance à un partage de vivres en cette période de crise même au prix de savoir davantage que tout ce qui serait destiné aux nécessiteux serait détourné sans vergogne ?
Le peuple est resté divisé au Tchad, pendant longtemps, sur la misère, l’insécurité générale, les scandales odieux qui ont étalé les grands vices de ce régime. Il n’a jamais été heurté, sinon, en partie. Mais, de là à se permettre de décréter la famine inévitable de tout un peuple ? Je crois que l’apogée de la folie de grandeur de ce régime est atteint par l’édiction de cette mesure d’apparence simple mais aux conséquences désastreuses ou du moins grandioses.
Je me réjouis en grande partie d’elle, parce qu’au fond de moi, je crois au moins qu’elle ouvrira les yeux de ceux qui ont sciemment fermés sur toutes les dérives du régime. Etant la famine n’ayant pas de limites, n’ayant pas de bornes, ne connaissant ni celui-ci, ni celle-là, ni mpsistes, ni de l’opposition, ni pro ou contre Deby, ni riche ou pauvre. Au mieux de cas, elle affaiblie et rend gravement malade, au pire de cas, elle tue, tout simplement. Qu’elle fait souffrir ou qu’elle tue, les pauvres confinés s’affameront et cela les permettra de se souvenir et comprendre leur problème commun : le régime Deby.
C’est ce qui justifie que, cette mesure vexatoire et punitive du gouvernement, se soldera comme le point culminant qui unira fermement, selon mes analyses, le peuple tchadien à combattre le régime du mal qui est la cause de tous ses maux. Socrate disait « l’homme qui a faim n’examine pas la sauce » mais je pense qu’il n’examinera non pas si les balles des mitraillettes tuent ou pas. Il sera tout simplement en marche à la conquête de ses droits et libertés.
Cette grande famine attendue et inévitable pourra mettre fin à des longues années de souffrances sur toutes les formes. Elle vaincra la poltronnerie, la soumission et la panique. Elle fera comprendre à toutes les couches de la société la nécessité d’une tourmente révolution qui balaiera toute cette moisissure du régime de Deby, vivifiera de son souffle les cœurs engourdis et apportera l’abnégation, l’héroïsme, le courage, le dévouement, l’esprit du sacrifice et le patriotisme sans lesquels une société s’avilit, se dégrade, se décompose de son propre fait.
Ce confinement, naitra à coup sûr une révolution qui s’impose et dont la nécessité devient sociale !
Kelle Mahamat
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