En ce jour, pensif, noyé dans mes idées, fatigué, instable, confus, abattu, désorienté et non lucide, j’aurai aimé ne rien écrire. J’oscille entre émotions et raisons. Seulement que, me taire face à l’injustice et aux bavures les plus ignobles et inacceptables c’est les cautionner, les encourager, les entretenir et les accepter comme nombre de nos concitoyens. Que Dieu m’en préserve de ça !

Bien que l’écriture, n’a prou changé ni la vicieuse mentalité, ni le mode de vie, ni la complicité apparente, ni la nonchalance affirmée, ni la misère caractérisant, ni l’aveugle subjectivisme des tchadiens, je continue du moins à me nourrir d’une lueur d’espoir et essayer de m’approprier le raisonnement objectif et républicain pour sortir nombre d’eux de l’obscurantisme, de la tromperie, de la méchanceté et de la mesquinerie. Tenter de ranger le radical de l’autre côté, sous prétexte du bon sens, même au motif de la défense des intérêts de la République, n’est chose certainement, pas aisée. Je le sais ! Je n’en doute point ! Mais se taire c’est céder plus de place au doute et accorder du crédit à la peur.

Que Dieu m’en préserve de ça ! Est-il besoin de se rappeler les souffrances que réclamations du tchadien ? Il n’est qu’une triste réalité, que le tchadien souffre, le Tchad reste sous-développé et frôle dernier au classement mondial, la mauvaise gouvernance persiste, la dictature ancrée implicitement en système politique demeure, la démocratie sur papier rayonne, l’étouffement des forces vives est permanent, l’occupation de la place du syndrome nord-sud en perpétuelle marche. Qu’as fais-tu réellement pour te débarrasser de ces maux, toi tchadien ? Beaucoup ont tenté à apporter des solutions à ces douleurs au prix de leur vie et d’autres ont sacrifié du temps à suggérer des solutions avec leur plume, pour toi. Qu’as fais-tu, tchadien ? Voilà que pour ta peine, pour ta liberté, pour ton égalité, pour ton essor, une personne accompagnée d’un groupe a osé, s’est consacrée, engagée, torturée, gazée et risqué sa vie.

Pour ce geste hautement patriotique, considérable et altruiste te permets-tu de te moquer de sa consistance sur les réseaux sociaux ? de minimiser son ardeur ? de marginaliser son auteur ? de nordiser son rejet ? de sudiser ou de sectoriser sa réclamation ? de faibliser sa douleur ? de masculiniser sa peine ? de féminiser ses affres ? Oh tchadien, qu’aspires-tu à avoir ? Que veux-tu bénéficier ? Qu’attends-tu découvrir ? Tchadien, oublies-tu que l’honnêteté fait appel à toi ? Oublies tu que le patriotisme est en manque de toi ? Oublies-tu que l’histoire n’attend qu’écrire les points de ton passé osé ?

Oublies-tu que ton avenir et celui de tes descendants ne repose que sur ton jugement lucide du présent ? Il me parait que ce semblant dans ta manière de réclamer et tes droits, et tes libertés, et ton développement, ne résultera à rien. Nada !

Pire ne pas encourager les actes nobles, républicains, orientés, objectifs, qui sont initiés et exécutés, par des gens en dehors de ton ethnie, de ta religion, de ta région, ne délibérément pas accepter le sens de tout ce qui vient de l’extérieur de ton clivage, c’est accepter de continuer à subir cette interminable injustice et misère qui s’abat sur toi depuis des années dont tu aspires finir avec.

Je tiens à exprimer publiquement, mon grand merci et respect au Dr Masra et à tous les combattants de la liberté et du changement, affirmer par-là la valeur hautement remarquable et républicain de la noblesse de cet agissement pour un Tchad meilleur, ce Tchad imaginé, voulu, attendu et qui repose sur les principes de justice et de la bonne gouvernance. Les attentes sont immenses, le voies pour les réaliser se sont amenuisées, une après l’autre, pour laisser place qu’à la Révolution populaire dont on n’a appelé et souhaité longtemps. Accepte ça, tchadien, joins-toi au révolutionnaire d’où qu’il vient, avec des actes ou des mots, cesse avec l’absolutisme, la médisance, la régionalisation des souffrances, romps avec la méchanceté ciblée et l’ignorance généralisée pour la prospérité de ton avenir. La libération a toujours un prix, trouver meilleur de vivre pour soi ou aux dépens que de ses proches, ne ressort que du pur égoïsme, le patriotisme crie qu’il est beau de mourir pour son pays, pour une cause juste, pour la collectivité. La nécessité du changement n’est un secret pour personne, elle est réelle, sa provenance ne doit jamais devenir question de région, d’ethnie, de « doum » ou de « Kirdis ». Ne laisse pas ton âme se faire absorber par ces absurdités, tchadien. Réveil toi, applaudis lorsqu’il le faut, pleures s’il faut, boycott si nécessaire, pour toi, pour ton pays, pour ton frère tchadien, pour ta sœur tchadienne, pour tes descendants tchadiens.

Kelle Mahamat

Martin Luther King,

New Jersey, USA. 13-12-2020.

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