Qu’est ce que moi, citoyen lambda attend de ce dialogue national  »inclusif »?

Honnêtement rien. Alors que notre pays est à la croisée des chemins après soixante ans passés sous les jougs des régimes dictatoriaux et autoritaires, nos désidératas sont entrain d’être enterrés au palais des arts et de la culture. Nos désidératas sont :La réconciliation, le pardon, la paix, la justice, le développement ect.

Le processus de « dialogue » s’enlise de plus en plus. Cela ne m’étonnerait pas. D’abord, qu’attendre d’une transition conduite par de roublards politiques ?
Rien.
Qu’attendre d’un CODNI formé par des individus d’une même obdience politique ?
Rien.
Qu’attendre d’un présidium des gérontocrates écartant la jeunesse qui, pourtant constitue l’écrasante majorité de notre population ?
Rien.
Qu’attendre d’une plénière assimilable à un cartel car la quasi-totalité est issue du couple CMT-MPS?
Rien
Qu’espérer d’un  »dialogue » sans même les formations ayant été à son origine ?
Rien.
Somme toute, je n’attends rien de ce dialogue nominal.

Maintenant, laissez-moi dire à tous ceux et à toutes celles qui prennent part à ce monologue qu’une réconciliation vraie est un processus et dont le dialogue en est la fin. Ce processus commence par la justice, la manifestation de la vérité, la reconnaissance de responsabilités et la présentation d’excuses sincères par les bourreaux et l’acceptation d’excuses par les victimes. Pour trancher le noeud gordien du problème Tchadien, j’espère que c’est, ce chemin que nous devrions emprunter.
Pourquoi ne pas nous inspirer de l’exemple Argentin et Sud-africain? Je recommande ici la lecture de ce magnifique ouvrage intitulé  »Pardon et réconciliation » écrit par notre compatriote, le pasteur Jean-Pierre Ningaïna Tiraïna.

Convoquer un dialogue parce que les choses traînent à Doha et parce que Bob Menedes dérange ou tout simplement parce qu’organiser un dialogue en Afrique durant une transition est devenu une orthodoxie, un dogme voire une jurisprudence, cela n’est pas du tout élégant.
Se focaliser sur pre-dialogue et un dialogue en oubliant, en court-circuitant ces autres éléments tout aussi nécessaires au processus, c’est mettre tout simplement la charrue avant le bœuf.
Mais malheureusement, l’on a préféré balayé d’un revers de main toutes les bonnes propositions faites par les uns et les autres et utiliser tous les ingrédients nécessaires pour empêcher un vrai dialogue national inclusif avec de véritables enjeux pour notre peuple  »endurant » et  »resiliant » si je puisse faire miens les termes de Moussa Faki. Notre peuple est non seulement endurant et resiliant mais aussi exangue.
Que ce monologue ne réveille pas les démons des gladiateurs tchadiens !
Que ce monologue ne nous conduise pas dans le labyrinthe!
Que les fanatiques du monologue mettent de l’eau dans leur afin que tout le monde y participe pour qu’enfin nous sortions de cette quadrature du cercle!
Que ceux qui veulent jouer avec l’avenir de notre pays reviennent au bon sens afin d’empêcher définitivement le retour de nos gladiateurs dans l’arène car notre pays est exsangue, car notre peuple est exsangue, car nous sommes exsangues!
Telle est ma prière pour ce pays que nous aimons tous !

Abakar Adam Zerty !

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