La question centrale aujourd’hui à la suite du décès brutal et sanglant du Maréchal Déby et de la crise politique en résultant est, me semble-t-il, la suivante. Pourquoi depuis 1975 à nos jours (1975 ; 1979 ; 1982 ; 1990 et 2021) l’alternance politique au pouvoir au Tchad s’est toujours faite anticonstitutionnellement et dans la tragédie ?

Pourquoi la rébellion constitue-t-elle l’unique voie de prise de pouvoir et s’impose de façon récurrente et sempiternelle depuis 1965 dans l’histoire politique immédiate du Tchad ? Vouloir éluder cette question c’est manifestement noyer le poisson en nous rebattant à longueur de journée les oreilles sur les faits et gestes controuvés de djihadistes et autres terroristes venus d’ailleurs et menaçant l’intégrité territoriale.

En lieu et place de nous controuver la vérité, il serait courageux (le courage étant l’apanage d’un homme politique) et responsable de creuser les racines de ce fléau, d’en faire le bilan des conséquences, en vue d’assoir pérennement les conditions et instruments d’une vie démocratique dépourvue d’accumulations de frustrations, d’inégalités, d’iniquités et de démocratie à 2 vitesses. Ne dit-on pas que la démocratie est comme le Code de la route ? Son non-respect mène inéluctablement à des accidents, patents et latents. Nous y reviendrons.

Kettong Doradji

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