Communiqué de presse

 

En décembre 1990 la France a porté à bout de bras M. Deby militairement au pouvoir.

En janvier 1991 elle l´a aidé à organiser par le biais d´un meeting du clan visant à conserver le pouvoir bien évidemment contre la volonté du peuple. Elle lui a ouvert la voie pour une présidence à vie.Ce choix de la conservation du pouvoir était le point focaliseur sur lequel le pouvoir doit s´exercer. Cette stratégie consisterait donc à morceler fortement la société tchadienne, voire la diviser en petites communautés pour mieux régner.

Le 03 février 2019, le gouvernement de M. Macron a intervenu militairement cette fois avec de Mirage 2000 pour bombarder une colonne de l´Union des Forces de la Résistance (UFR) pendant près de six jours successifs au nord du pays. Ces bombardements ont fait dans le rang de l´UFR :

  • 213 morts
  • 126 prisonniers
  • 28 véhicules détruits

Devant ce carnage commis sur le dos du peuple tchadien, le gouvernement français  justifiait son  intervention via son ministre des Affaires Étrangères M. Yves Le Drian  «qui disait que: l´UFR voudrait faire un coup d´État contre le régime de M. Deby «. Alors que même M. Deby n´a jamais évoqué un coup d´État.En effet, cet argument fallacieux ne tenait pas débout. Car c’est un problème inter – tchadien et, l’on se demande de quel droit le gouvernement français s´ingérait dans nos affaires internes allant jusqu´ à massacrer les tchadiens dans leur propre pays?

Plus étonnant encore ni l´Union Africaine ni son président qui est issu de ce pays n´a daigné dire un mot mais plus actif dans d´autres dossiers comme celui du Soudan où il grognait et même menaçait les Soudanais de trouver une issue dans le meilleur délai.Peut on compter sur une telle organisation régionale qui est censé régler les problèmes de notre Continent?

Ou bien cette  organisation est faite pour soutenir les potentats Africains quelque soit leur mode de gouvernance.

Et dans ce cas, que disait l´Union Européenne (EU) du massacre de tchadiens par les frappes françaises? Toutes ces questions mériteraient de réponses claires de ces institutions qui géraient une partie du monde.

Il est à noter clairement que la France cautionnait ce modèle de gouvernance et  octroyait à M. Deby un soutien indéfectible dans tous les domaines entre autres, politique, diplomatique et militaire sans toutefois permettre à une opposition démocratique crédible de se constituer à l’intérieur du pays.La disparition de M. Ibn Oumar Mahamat Saleh illustre ce fait. 

Il est aussi à constater que M. Deby et ses sbires ont réussi en trente années de pouvoir à mettre la société tchadienne en coupe réglée. En 30 années de pouvoir absolu, M. Deby a multiplié les entités administratives sans un soutien logistique adéquat. C’est ainsi qu’on a érigé en préfecture ou sous préfecture des villages qui ont à peine une cinquantaine des citoyens.

De même le nombre des titres traditionnels a été multiplié par centaine dans chaque communauté.

Et, par voie de conséquence, M. Deby a appliqué cette règle de division pour dresser les communautés les unes contre les autres d´où l´on assiste aujourd’hui à des conflits meurtriers entre nos différentes communautés. Comme il a reconnu dans une récente interview, les crises créées par sa gestion calamiteuse et catastrophique dans les différentes régions du pays, à savoir :

Le Lac Tchad, le Bahar El ghazal, Wadi Fira,Dar Sila, la Tandjilé ,les deux Logones, le Batha, le B .E.T, le Salamat et bien sûr sans oublier le Ouaddai géographique et d’ autres régions du pays.

Ces derniers jours encore, on enregistrait plus de 11 morts dans la Tandjilé et plus de 12 civiles de la communauté Tama massacrés par son armée à Bardai. Ces immixtions intempestives et illégales des forces gouvernementales ont entraîné de conflits fratricides dans toutes les régions du pays et cela a occasionné de centaines de morts et de blessés ayant des conséquences graves et apocalyptiques dans un avenir proche et aussi de longues années.

Plus grave encore, M. Deby donne publiquement l´ordre à son armée de massacrer la population à l´est du pays pour apaiser la tension disait-il. Il a lui même créée et exacerbé la haine tribale entre les paisibles citoyens puis a décrété un état d´urgence vide de sens et illégale même si l´on tient compte de la constitution taillée à sa mesure. 

Récemment l´ex Sultan de Bilia le Général – Président , M. Deby a démis de ses fonctions le sultan du Ouaddai puis a donné l´ordre à son armée de le déloger lui et sa famille du palais royale dans lequel a régné toute une génération du sultanat. Le sultan Ourada et sa grande famille entendent relevé le défi par les moyens qui leur sont propres. 

Mais néanmoins l´histoire du Tchad est connue et ce n’est pas les fameux décrets signés à tort et à travers par M. Deby qui changeraient l’histoire de notre peuple. Les sultanats et les chefferies traditionnelles sont de domaines qui relèvent exclusivement de la population et de l’unité administrative héritées au cours de l’histoire de chaque communauté

Les conflits actuels entre éleveurs – agriculteurs ou tout simplement entre les communautés sont les conséquences qui découlent de la mauvaise gouvernance du régime du MPS et son président.

L’UFR est très préoccupée par cette situation alarmante et demande aux différentes communautés à la retenue et à la vigilance ;

Leur demande l’entente, la coexistence pacifique, vivre ensemble comme toujours et résoudre pacifiquement les conflits qui les opposent; 

L´UFR condamne l’ingérence de M. Deby et son régime dans les affaires internes de nos différentes communautés en piétinant les us et coutumes de manière illégale, et surtout les questions relatives à la chefferie traditionnelle qui restent purement interne à chaque communauté. 

L´ UFR exhorte les Tchadiens de chercher les voies et moyens pour sortir leur pays du calvaire dans lequel il se trouve. Nous pensons que, ensemble nous serions à la hauteur de relever le défi et trouver de solutions idoines aux crises actuelles dans lesquelles le régime du MPS et son président ont enfoncé le pays. 

Enfin l´UFR  est prête à participer à un vrai dialogue sous l´égide internationale débouchant à une véritable réconciliation nationale.

 

Fait à Francfort le 09.09.2019

Youssouf Hamid

Représentant et Porte – Parole de l´UFR

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