Le chef de file de l’opposition Saleh Kebzabo organise une conférence de presse ce vendredi matin à N’Djamena. Il s’agit pour lui de faire le point sur la situation qui fait l’actualité. Ce dernier mois, il a fait des sorties qui n’ont pas séduit ses sympathisants, ses militants, et les Tchadiens de l’opposition. Son entrevue avec Idriss Déby lui a valu tous les quolibets, et sa demande de médiation par Idriss Déby pour les membres de l’opposition au CNDP n’a pas été appréciée. Mais les Tchadiens de l’opposition restent très remontés. Par quel tour de magie pourra-t-il expliquer certaines bévues ? Surtout que le pouvoir MPS a n’a fait une récupération politique.

 

Mahamat Zène Bada Abbas, secrétaire général du parti au pouvoir le MPS, estime néanmoins que cette demande d’audience ‘est une reconnaissance de fait de la légitimité des institutions’. ‘Le coup d’État constitutionnel, c’est fini’, se réjouit-il ? En acceptant de recevoir son principal opposant, Idriss Déby fait ‘un coup politique’, analyse Mahamat Zène Bada Abbas.

Du côté de l’opposition, un des principaux responsables selon RFI qui ne veut pas être cité pour le moment se déclare quant à lui surpris. Il regrette de ne pas avoir été informé de la démarche : nous boycotté le forum, déclaré l’Assemblée nationale illégale et illégitime, le président Déby devait se sentir à l’étroit. Il avait besoin de lâcher du lest, notamment vis-à-vis des partenaires du Tchad.’ Toujours selon cet opposant, Saleh Kebzabo en profite pour apparaitre comme un interlocuteur privilégié du pouvoir, ce faisant il prend le risque de diviser l’opposition. Nous n’avons pas intérêt à tomber dans ce piège, dit-il.

Mais Kebzabo affirme le contraire, ‘mes principaux interlocuteurs dans l’opposition sont au courant de ma démarche. Plusieurs d’entre eux voulaient que je rencontre Déby plutôt, mais depuis 6 ans j’ai éviter toute rencontre, diner, réception où la présence de Déby est signalée, alors que nombreux sont qui l’ont rencontré et ce sont entretenus avec lui. Nous sommes en politique, et le premier front de l’opposition face à ce pouvoir c’est sur place à N’Djamena. Si je suis l’un des 1ers opposants au pouvoir, nous devrons rencontrer Déby sans nous soustraire à nos positions et principes ‘.

Toutefois, pour le chef de file de l’opposition, il s’agira de faire le point sur la situation de ces derniers mois, de réaffirmer les positions politiques de l’opposition qui n’ont pas changé et d’ouvrir un débat sur le processus électoral en vue, et ramener l’entretien avec Idriss Déby à sa juste dimension.

Tchadanthropus-tribune

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