le Tchadien Saleh Kebzabo n’a pas de fausse pudeur à aborder cette question sensible : « Il n’y a pas de honte à reconnaitre que la plupart de nos partis politiques, surtout si l’on parle des grands partis en Afrique, ont été financés par certains chefs d’Etat étrangers. C’est une réalité. L’UNDR, mon parti, est de ceux-là. Mais il faut aussi reconnaitre que cette génération de chefs d’Etat n’existe plus. Aujourd’hui les chefs d’Etat qui sont en place n’ont plus les mêmes rapports financiers que leurs prédécesseurs avec leurs amis ou leurs camarades politiques des autres pays. »

Pratique révolue ou non, l’aide financière des chefs d’État n’est pas une maladie honteuse, selon l’opposant Idrissa Diallo. Bien qu’il dise ne pas y recourir, le chef de file du PUN voit des avantages dans cette pratique : « Je pense qu’il est préférable que des politiciens soient soutenus par des chefs d’Etat ou des pays, que d’être financés par l’argent sale de la drogue ou d’autres crimes. Parce que dans notre rôle d’apporter des solutions structurantes aux problèmes de ce pays, nous sommes aussi des partenaires dans la stabilisation de notre sous-région. Je pense qu’il est dans l’intérêt des chefs d’Etat de notre région d’aider les partis politiques de Guinée-Bissau qui ont vocation à apporter des solutions de stabilité pour notre pays. »

Tous les chefs de parti reconnaissent cependant que l’aide apportée par les chefs d’Etat est ou ne serait qu’une goutte d’eau dans un océan de dépenses. Car la politique est un art coûteux. Mais il est vrai que la démocratie n’a, dit-on, pas de prix.

RFI

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