C’est la fin de cinq mois de bras de fer entre le major américain Exxon Mobil. Le conflit est né quand le principal opérateur du bassin pétrolier de Doba depuis 2003 a annoncé son intention de vendre ses actifs. Les employés pas rassurés sur leur avenir ont demandé des garanties jugées excessives par l’employeur. Des tensions ont même conduit à un licenciement collectif, la suspension de la production. Un accord a été trouvé, mais certains personnels demeurent critiques.

La fermeture des bureaux et du site de production est levée. Dès ce jeudi 23 décembre, les employés d’Exxon Mobil, au chômage depuis le 7 octobre dernier, vont pouvoir retrouver leurs bureaux. Ce sont les effets de l’accord présenté ce mercredi par le ministre de la Fonction publique, médiateur dans le conflit, Brah Mahamat.

« La signature de cet accord est un « ouf » de soulagement parce que cela a occasionné des pertes énormes. L’essentiel, c’est de faire reprendre aux employés leur travail et de ne pas décrocher la production ; c’est de permettre à Exxon de travailler dans la sérénité et de s’assurer aussi de la sécurité de ces installations », estime le ministre.

« Vous nous avez demandé d’être modérés »

Mais la porte-parole des employés d’Exxon Mobil ne partage pas le même enthousiasme. Pour Dékoundou Dahasseal qui dit avoir signé l’accord sous pression, l’État du Tchad n’a pas défendu les employés tchadiens d’Exxon Mobil : « Vous nous avez demandé d’être modérés et de les laisser discuter de ça pour nous, pour le bien de la nation. Malheureusement, c’est ce que nous avons eu. Jusque-là, je ne comprends pas encore bien le contenu de ce document pour dire quoi que ce soit dessus. »

Un autre syndicaliste ajoute en off : « On nous a tordu le bras pour nous faire reprendre le travail, mais notre lutte n’est pas encore finie. »

Madjiasra Nako

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