Voilà 3 ans qu’on entend plus parler de l’état d’avancement, car il avait été vanté une grande quantité de gaz censée fournir la matière à produire l’énergie via un pipeline et centrale à gaz adapté pouvant combler le déficit énergétique de Ndjamena et autres villes du Tchad.

Rappel : le projet de développement intégré des champs pétroliers, gaziers et de raffinage de Sédigui et Rig-Rig, à 350 kilomètres de la capitale. C’est un projet vieux de plus de quarante ans, qui démarre véritablement avec le soutien d’entreprises chinoises.

« Aujourd’hui, le jour pour le développement du champ pétrolier de Sédigui a sonné », a déclaré Wu Xingjun, président-directeur général de Blue Océan Clean Energy, l’une des deux sociétés chinoises en présence.

« Le rêve est devenu aujourd’hui une réalité », s’est exclamé l’ex-ministre tchadien du Pétrole et de l’Énergie, feu Béchir Madet.

Pour les ressortissants du Kanem, cette région désertique du nord-ouest du Tchad, c’est le début de la fin d’une longue attente qui aura débuté au début des années 1970. Le projet de Sédigui, initié en 1973 par le consortium Esso-Shell-Chevron pour assurer le ravitaillement en produits pétroliers de l’ex-Société tchadienne d’eau et d’électricité (STEE) et ainsi mettre fin à la dépendance extérieure, a connu de nombreuses péripéties.

Les réserves prouvées du champ de Sédigui (vaste de près de 30 kilomètres carrés) sont comprises entre 15 et 21 millions de barils de pétrole brut et 7 milliards de mètres cubes de gaz naturel. « En attendant les recherches en cours, nous tablons dans un premier temps sur une production quotidienne de pétrole brut entre 2.000 et 3 500 barils par jour qui seront immédiatement raffinés et une production de gaz entre 400.000 et 800 000 m3 », a déclaré Hamid Tahir Nguilin, directeur général de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT).

Pour développer Sédigui, l’État tchadien a signé un contrat de financement, construction, opération et maintenance avec un consortium chinois (formé par Blue Océan Clean Energy et Panjim Liao You Chenyu) chargé aussi de la construction de deux gazoducs, du dispositif de purification de gaz et du terminal de gaz de Djermaya.

Blue Océan Clean Energy est une société d’énergie installée à Hong Kong. Elle est spécialisée dans l’exploitation, le développement et l’investissement des projets de gaz naturel et de centrale à gaz dans les iles de l’Asie Pacifique, en Malaisie et en Afrique, avec de riches expériences d’investissement dans le domaine des applications de gaz naturel.

Le groupe Panjim Liao You Chenyu, quant à lui, est une société appartenant au bureau de gestion de pétrole du champ pétrolier de Liaohe de la CNPC. Elle a de larges activités professionnelles en Chine, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie centrale, en Amérique du Nord et bien d’autres pays et régions.

Feu Béchir Madet avait saisi « des deux mains, cette opportune occasion pour saluer et rendre hommage aux partenaires qui ont bien voulu nous accompagner par leurs ressources, savoir-faire technique et technologique ».

« La confiance et le soutien que vous nous avez accordés nous font un grand honneur. Nous allons mener des actions concrètes pour démontrer que nous sommes des partenaires dignes de confiance », lui a répondu Wu Xingjun.

Le consortium chinois va investir 58 millions de dollars pour le développement de pétrole et de gaz du champ pétrolier de Sédigui, avec une capacité journalière de production et de pétrole brut de 2 000 barils et de 400 000 m3 de gaz naturel.

Les deux sociétés chinoises vont également investir 120 millions de dollars pour construire l’usine de purification et de traitement de gaz naturel avec une capacité de production de 400 000 m3 de gaz naturel pour jour, ainsi que la construction de deux gazoducs, sur une distance de 312 kilomètres (de Sédigui à Djermaya, l’un pour le gaz naturel et l’autre pour le gaz butane) pour réaliser la commercialisation du gaz naturel du champ pétrolier de Sédigui.

Le brut de Sédigui sera raffiné à Rig-Rig (à environ 7 kilomètres de là) par la S3R (Société de raffinage de Rig-Rig), une société de joint-venture entre la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) (40 %) et la Seegnal Petroleum Chad (60 %) détenu par des fonds nigérians.

Le gaz de Sédigui sera exploité par la General Gaz Tchad (GGT), une autre société de joint-venture entre la SHT (30 L’État tchadien recevra des royalties de 14,25 % sur le pétrole brut et 5 % sur le gaz.

Selon les accords que nous avons signés avec nos partenaires, dans moins d’un an, la raffinerie pourra être opérationnelle et nous pourrons consommer le premier litre d’essence et gasoil avant la fin de l’année 2018 », a précisé Tahir Nguilin.

Wu Xingjun, lui, est plus optimiste : « Si toutes les conditions sont satisfaites, nous réaliserons le projet dans huit mois ».

Avec la construction de ce nouveau site industriel, le Tchad se dotera d’une deuxième raffinerie après celle de Djermaya, mise en exploitation en 2011 à 60 kilomètres au nord de N’Djamena, et codétenue par l’État tchadien (40 %) et la CNPC (60 %). Ce sera une nouvelle preuve de la coopération fructueuse et exemplaire qu’entretiennent le Tchad et la Chine.

Tchadanthropus-tribune

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