Les nouveaux investisseurs du projet SIDIGUI doivent faire très attention et bien se renseigner sur l’histoire de ce projet ; car la route de Sidigui est jalonnée du sang ! Sidigui est une propriété privée de Deby, pour ne pas dire un appât entre ses mains, avec lequel il attire l’investisseur, le dépouille, le spolie et le renvoi tout dénudé ou l’assassine carrément et puis au suivant. C’est la même routine depuis 27 ans. Ainsi, tous ceux qui s’hasardent sur ce champ des mines qui s’appellent Sidigui, devraient être conscient que leur destin serait fatal !

Dans un bras de fer herculéen, le groupe tchadien des négociations avait pu amarrer les champs de Sidigui à ceux de Doba ; car pour le consortium, les champs de Sidigui n’avaient aucun intérêt économique ; les réserves de ces champs ne pourraient que satisfaire partiellement la demande intérieure. Mais les arguments avancés par la partie tchadienne ont fini par convaincre le consortium avec des conditions assez contraignantes.

C’est au moment où le train était en marche pour la mise ne production simultanée des champs de Doba et Sidigui que choisissaient Shell et Elf pour quitter le projet. A la faveur de cet évènement un des cadre éminents, membre de la délégation tchadienne, souffla à l’oreille de Deby que celui-ci pourrait demander à Exxon (le seul membre du consortium resté en liste) de défalquer Sidigui de Doba et restituer au Tchad qui trouvera d’autres bailleurs pour l’exploiter. Ce que fit Exxon avec plaisir et empressement. Alors commence la saga du Projet Sidigui ! Fortement conseillé par ce judas de l’Equipe des négociations, soutenu par un ancien président d’ELF, Deby fait du Sidigui un produit boursier, un produit d’arnaque et de spéculation !

La 1ère victime fut un homme d’affaires soudanais, Mr El-Jarnibi ; déplumé, dépouillé, par le trio, El-Jarnibi a été déclaré persona non grata au Tchad sans aucune forme de procès ; ses investissements sont encore visibles à Ndjamena.

Ce fut ensuite au tour d’un couple retraité milliardaire suisse ; au bout des deux déplacements à Ndjamena, il aurait perdu plus de 6 millions de $ avant de lui interdire le séjour au Tchad.

Puis un homme d’affaires koweitien ; avant que celui-ci s’installe confortablement dans une chambre d’hôtel du Novotel, une cohorte des vautours, becs et griffes dehors, l’envahit, chacun d’eux dit venir de la présidence ; le koweitien était obligé de fuir nuitamment l’hôtel pour se réfugier à Kousseri avant de demander que l’hôtel lui transfère ses affaires personnelles.

L’opération la plus horrible fut celle de l’équipe du Sheikh Ibni Oumar (décidément Deby ne rime pas avec Ibni Oumar !) Un groupe d’hommes d’affaires soudanais, sous l’impulsion du feu Adam Yacoub, a acquis le droit d’exploiter les champs. Ledit groupe crée la société Chad Petroleum Cie (CPC}, nomme Sheikh Ibni Oumar, PCA et Adouma Ali, DG. Ledit groupe déposa à la BCC la rondelette somme de 14 millions $ en espèces, somme d’origine douteuse dont la BCC dirigée à l’époque par le beau-fils de Deby, s’en chargea de blanchir. Une fois l’argent blanchi déposé en intégralité à la BCC, Idriss et Daoussa font liquider Sheikh Ibni (les bras armés étaient leurs propres neveux), chargent le ministre de fabriquer un scenario qui culpabilise Adouma Ali, l’homme des services secrets soudanais qui accompagna le MPS et qui n’était plus en odeur de sainteté avec ses patrons. En professionnel de ces genres des coups tordus, le ministre de l’intérieur charge Adouma Ali qui sera exécuté avec 10 autres tchadiens !

Cette phase sanglante avait coïncidé avec le début de la production des champs de Doba et Deby a eu de quoi calmer ses pulsions gargantuesques en matière d’argent ; et de facto les spéculations sur les champs de Sidigui étaient devenues moins sonores. Avec le bradage de la production des champs de Doba, suivi des 16 mesures, il est temps de relancer Sidigui.

Qui est l’heureux nouveau à qui ont été adjugés les champs pétroliers de Sidigui ? Selon les dernières informations concordantes, le nouveau propriétaire des champs de Sidigui serait une vieille connaissance des lecteurs de Tchadactuel, Senator Shérif alias SAS, ancien gouverneur de l’Etat nigérian de Bornou, détenteur des permis d’exploration dans le sud est du Tchad, SAS est un compagnon de lutte de Deby, intermédiaire entre celui-ci et Boko Haram, intermédiaire entre Deby et les monarchies du Golfe pour financer Boko Haram et Aqmi, interlocuteur privilégié des narcotrafiquants pour le compte de Deby, qu’il les visitait régulièrement dans leur halte à Yarda (Borkou).

 

Les champs de Sidigui après 27 ans de spéculation et arnaques sanglantes, sont enfin entre les bonnes mains ! Mais il faut signaler de passage, à l’attention du nouvel acquéreur, qu’il y a au moins 4 plaintes pendantes auprès des diverses institutions, contre le Tchad pour rupture abusive du contrat.

 

Beremadji Felix

(Tchadactuel)

3358 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire