L’Etat tchadien veut tout faire pour éviter de rester spectateur des cessions des parts des majors sur les blocs historiques de Doba. Pour peser dans les tractations, il vient de s’adjoindre les services du groupe franco-britannique Perenco.

La scène se déroule à Kuala Lumpur le premier week-end de décembre. Le ministre des finances, Tahir Hamid Nguilin, et son collègue du pétrole, Djerassem Le Bemadjiel, débarquent au siège de la major étatique malaisienne Petronas. Dans leurs mallettes, une proposition d’achat des 25 % détenus par Petronas dans les blocs de Doba. Sur ces derniers, ExxonMobil vient de céder début décembre ses 40 % à Savannah Energy.

Savannah avait également fait une offre à 266 millions de dollars pour s’emparer des 25 % de Petronas. Mais la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) tente depuis début 2021 d’utiliser son droit de préemption afin de s’emparer de la participation de la major malaisienne. Cependant, elle ne disposait pas, jusqu’ici, des liquidités nécessaires.

Des fonds pour la SHT

Nguilin et Le Bemadjiel auraient, selon nos sources, obtenu le soutien financier pour la SHT d’un des nouveaux acteurs du pétrole au Tchad : Perenco. Le groupe franco-britannique a fait son entrée dans le pays en s’emparant, fin 2021, des permis de Caracal Energy auprès de Glencore (gisements de Mangara et Badila). Il était, lui aussi, candidat au rachat des parts d’ExxonMobil, mais cette dernière a préféré signer avec Savannah, au grand dam de Perenco. L’Etat tchadien refuse d’ailleurs d’endosser la cession effective au 2 décembre (AI du 16/12/22).

En cas de finalisation d’un deal entre la SHT et Petronas – des discussions se sont encore déroulées à Paris la semaine dernière avec le conseiller au pétrole de la présidence, Houno Sougar Koua -, ce prêt permettra à la SHT de contrôler 60% des gisements de Doba.

Tchadanthropus-tribune avec Africa intelligence

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