Mécontents que les conditions de leur transfert n’aient pas encore été négociées, les salariés tchadiens de la supermajor américaine ExxonMobil ont privé les cadres de Savannah d’atterrissage à l’aéroport de Komé.

Désireuse d’acquérir les actifs tchadiens d’ExxonMobil, avec qui elle est en négociation exclusive, la junior britannique Savannah Energy (anciennement Savannah Petroleum) n’est pas au bout de ses peines avec les salariés d’ExxonMobil. Ceux-ci s’opposent virulemment aux conditions actuelles de la cession, et s’étaient mis une première fois en grève fin juin. Fin août, leur protestation a pris une autre forme : ils ont occupé la piste d’atterrissage de l’aéroport de Komé 5 (sud du pays, à proximité directe du site d’ExxonMobil) pour empêcher une délégation de Savannah Energy d’atterrir.

Plusieurs cadres de la junior – notamment le directeur des opérations Yannick Le Bloa et le vice-président « Technicals » Christophe Ribeiro – avaient fait le déplacement afin de visiter les sites tchadiens d’Exxon Mobil, guidés par la directrice générale d’Exxon Mobil au Tchad, Carole Gall. Ils ont été logés en toute discrétion à l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena, où ils ont pu s’entretenir avec la DG de la major, préférant éviter d’utiliser les locaux d’Exxon.

Blocage sur les conditions de séparation

Les employés n’entendent pas laisser les négociations entre les deux opérateurs se dérouler en paix tant que la question de leur sort n’aura pas été réglée. Ils jugent la proposition d’indemnité de départ de 1 000 dollars proposée par Exxon Mobil bien trop modeste. Fin juin, le ministre du pétrole Oumar Torbo Djarma, avait reproché à Exxon Mobil et plus particulièrement à Carole Gall, partie en congé, de faire traîner les négociations (AI du 19/07/21).

Dans ce deal, la junior britannique espère reprendre 40 % de plusieurs gisements à Doba (sud du pays) qu’Exxon Mobil opérait avec Petronas et de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT). Le rachat comprend aussi une participation de 40 % dans l’oléoduc d’exportation entre Doba et le port camerounais de Kribi, utilisé également par Glencore (Caracal Energy) et CNPC. Les autorités tchadiennes doivent encore valider la transaction.

Tchadanthropus-tribune avec La Lettre du Continent

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