Ancienne colonie française, le Tchad occupait l’espace des trois Royaumes,  à savoir : Le Ouaddaï, le Baguirmi et le Kanem. C’est en ensemble de populations, avec une histoire, une culture et une grande humanité dont nous tous sommes les dépositaires. C’est, cet ensemble harmonieux et cohérent que la France en mal d’expansion coloniale, est venu interrompre son évolution. C’est de la même façon que les Conquistadors et autres Christophe Colomb, ont rué et soumis les peuples d’Amérique centrale.


De 1898 (depuis Saint-Louis du Sénégal, après les longues chevauchées meurtrières, de VOULET et CHANOINE), les Tchadiens sont passés des Hommes Libres à des Sujets de l’Empire français, et ce jusqu’en 1960. Nous reviendrons sur cette période de notre histoire, que la puissance coloniale a bien voulu occultée.


D’ores et déjà,  indépendant en 1960, le Tchad n’a jamais eu de répits, moins encore, n’a connu de paix ni de développement, à l’instar des colonies Britanniques.


Le « NON HISTORIQUE «  de Sékou TOURE, suivi de la lutte non moins historique, des peuples Vietnamien et Algérien, ont sans doute précipité, l’Indépendance du Tchad et des autres colonies : Mais, Qu’elle indépendance ?


Ces nouveaux Etats clé-en mains, pour qui : LANGUE, MONNAIE, DRAPEAU, HYMNE, ADMINISTRATION CIVILE et MILITAIRE, sont mis à leur disposition : Ce sont des Mineurs que l’on prenait en main, pour leur montrer le chemin. Le Tchad en est la preuve vivante – Mr. TOMBALBAYE d’abord, le Général MALLOUM et Mr. DEBBY enfin, ont tous été imposés, comme vous le savez, par la France.


A l’évidence, les intérêts de la France sont plus précieux, plus importants et plus vitaux que ceux du peuple tchadien.


L’avènement de Déby et de son groupe rebelle en 1990, s’inscrit dans le droit chemin, de la politique française  en Afrique : Certains observateurs disent que la France de F. MITHERAND, a voulu punir HABRE, qui  a refusé d’adhérer à l’esprit de la Baule ; D’autres par contre pensent que « voilà longtemps déjà, que Habré tergiverse, sur l’exploitation du Pétrole du Tchad ». Notamment sur la place de la France, dans cette nouvelle épopée. (Souvenons-nous, de la guerre d’Algérie, où la France voulait faire mains basses, sur le pétrole et le gaz). A l’arrivée, plusieurs milliers de morts.


Comme à son habitude et pour détourner l’attention, la France prétexta, de la dictature et  des crimes de Habré ( au demeurant vrais ) pour justifier ce changement, à la tête du pays. Et de quel droit ?


Il convient de savoir, qu’à la veille de son départ, au cours d’une dernière réunion, composée du gouvernement, de l’ensemble des députés ainsi que les représentants des grandes institutions, Habré aurait demandé à Mr. BAWOYEU Alingué, «  d’assurer l’intérim, conformément à la constitution « . Or,  Le 04 décembre 1990, vers 10 heures du matin, parti de la Cité de l’Afrique ( j’en étais le Directeur), après un crochet, au domicile de Mr. Alingué, j’arrive à l’Ambassade de France.


Une fois  dans la pièce, derrière une petit bureau, Mr. Alingué me reçoit. Après les civilités d’usage,  je lui ais demandé «  qu’est ce qu’il attendait, sous-entendu, de prendre le pouvoir «  Il m’a tendu un télégramme, par lequel il «  souhaitait la bienvenue à son petit frère Idriss Déby » qui était à 800 Km.  C’est, très déçu, que j’ai pris congé de ce grand-frère.


Pourquoi, il y’a 23 ans, la même France qui fait, encore la pluie et le beau temps, n’a pas déroulé, la procédure qu’elle applique, à la RCA aujourd’hui ?


C’est ainsi qu’en 1990, Déby arrive au pouvoir, débriefé, depuis Abéché par Mr. Yves – aubin de La MESSUZIERE, alors  ’Ambassadeur de France et Paul FOMBONNE, de la DGSE. Le plan de bataille : Se proclamer, Président , de la République, Organiser une Conférence nationale, pour se légitimer et la suite,, nous le savons.

 

 DE LA CONFERENCE NATIONALE


Trois missions essentielles lui ont été confiées, à savoir :

1)     Instaurer la paix

2)    Construire une armée nationale, composée de toutes les ethnies.

3)     Jeter les bases d’une démocratie politique, pour une alternance pacifique.

 Tant bien que mal, plusieurs groupes armés ont regagné le pays. Soudain, en Février 2008, plusieurs groupes sont entrés dans Ndjamena, menaçant ainsi le pouvoir de DEBY. C’est grâce au détachement français Epervier qu’il dut son salut. Depuis cette date, les mouvements se sont multipliés et Deby est sur le qui-vive.

Plus grave, c’est à cette occasion que le célèbre opposant IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH fut tué. Malgré une condamnation internationale unanime,  DEBY a, non seulement suspendu la commission d’enquête mais continue de nier toute responsabilité. Mr LOOL  MAHAMAT CHOUA, Mr YORONGAR NGARLEDJI ET Mr IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH, ont été amenés par des militaires vers une  destination inconnue. Quelques semaines plus tard, les deux sont relâchés ; Mr IBNI est porté disparu. Qu’est ce à dire ? Il est clair que Déby est protégé ; d’autant plus, qu’il investit plus, l’argent du peuple dans l’armement : Suivez mon regard…

DE L’ARMEE NATIONALE

 

Les Etats généraux de l’Armée ont fait beaucoup de recommandations.  Mais aucune n’a eu un début d’exécution. Cependant, en 23 ans de règne, plusieurs officiers supérieurs ont été nommés. D’aucuns disent que toutes ces nominations concernent, pour la plupart les hommes de son clan. Nous avons tous en mémoire, un jeune de 25 ans, déjà GENERAL, à la tête du contingent tchadien, engagé au Mali. Est-ce sérieux ?


On n’hésite pas à dire que l’Armée tchadienne comporte plus de généraux que de soldats. En vérité, il y’a deux armées au Tchad. L’une, survivance de l’Armée Nationale Tchadienne (ANT) mal habillée, en guenilles et tapettes ; La seconde, bien habillée, bien équipée qu’on appelle La Garde Républicaine ( estimée à 15 000 hommes, presque tous issus, de son Ethnie dont une grande partie constituée d’enfants ).  On dit aussi que le budget militaire dépasse les 40 pour cent. Dans ces conditions, il est difficile de parler d’une véritable Armée nationale.

 

JETTER LES BASES D’UNE DEMOCRATIE POLITIQUE ET UNE ALTERNANCE PACIFIQUE.

 

Malgré l’absence des règles claires qui les régissent, plusieurs partis politiques ont vu le jour. Régulièrement, des élections sont organisées, mais elles sont systématiquement truquées. Le parti au pouvoir, disposant seul des  ressources de l’Etat, est aussi, le seul à même de battre campagne. Militaires, Gendarmes, Policiers, bref, tous les Agents de l’Etat sont membres d’office du Parti au pouvoir.  En ajoutant tous les Partis «  dits alliés », l’on comprend  aisément   que les dés sont pipés.


Par ailleurs, l’Administration connait une grande transformation tant au niveau central que territorial. Canton, Sous-préfecture, Préfecture et Région sont autant des structures dont le nombre a été multiplié, au moins par trois. Là, réside la volonté de diviser le peuple. La plupart des responsables sont des combattants analphabètes, qui répondent au doigt et à l’œil. D’autres ne savent ni lire ni écrire, ni en français  ni en arabe.


Durant la première décennie, le pouvoir a ménagé les Partis de l’opposition. Mais , dès que le pétrole a commencé à couler, Déby a opéré un virage à 180°.   A partir de ce moment là, le  pouvoir a décidé de créer plusieurs partis, qui s’engagent à faire campagne, pour le Candidat du MPS ( le Parti de Déby ) contre financement.


Jamais, l’adage ‘’Diviser pour mieux régner’’, n’a été aussi bien utilisé comme règle de gouvernance. Par exemple, tout tchadien qui a les moyens, peut s’offrir le Canton de son choix. 
Divisés à ce point, le pouvoir éloigne t’il les Tchadiens de leurs préoccupations quotidiennes ? Droits de l’homme, Démocratie, Eau potable, Electricité, bref, le bien être.


EDUCATION, SANTE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE


Sur l’ensemble du territoire, le niveau scolaire a dégringolé : Le taux de réussite au Baccalauréat, est de 8% en 2012 : Il manque cruellement d’Enseignants, dans les Universités, Lycées et Collèges. Les hôpitaux et Centres de santé sont vides. Personnel qualifié et matériel font défaut. Un gouvernement responsable songe, avant tout, à former sur cinq ou dix ans, des hommes et des femmes pour répondre à l’attente légitime de son peuple ; ça n’a jamais été le soucis des autorités tchadiennes, sous Déby. 
Si l’on écoute un tant soit peu la population, voilà ce qu’elle dit : A l’hôpital de la mère et de l’Enfant, quelques semaines après son ouverture,  près de cinquante enfants auraient trouvé la mort sans compter les mamans. Cette structure sanitaire, aurait coûtée, près de 50 milliards CFA  ( soit 32.750.000 Euros ).

Aussi bizarre que cela puisse paraitre, les chinois ont entrepris, la construction d’un échangeur à Ndjamena. Ce gigantesque chantier, commencé il y’a  2 ans, détesté de toute la population, est sorti tout droit de la tête de Déby. Projet estimé, à près de 100 Milliards de CFA. Dans une ville oû l’on ne maitrise même pas les rares feux tricolores, l’idée d’un échangeur, apparait comme une insulte, aux tchadiens. 
Dans la capitale dont Deby veut faire la vitrine de l’Afrique, l’électricité n’est fournie que quelques heures sur vingt quatre. Sauf, à  la Présidence et ses environs, habités par ses gardes rapprochés et leurs familles. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le Gasoil et l’Essence coutent aussi cher que lorsque le Tchad ne produisait aucune goutte de pétrole. Même dans la Capitale, il manque cruellement d’électricité et d’eau potable.


DROITS DE L’HOMME : MENSONGE, MENSONGE….


Jamais l’espace de liberté n’a été aussi exigu. Depuis  l’avènement de DEBY au pouvoir, en 1990, la plus sinistre DDS, police politique de HISSEIN HABRE a été remplacée par l’Agence Nationale de Sécurité ( ANS ). Tous ceux qui y travaillaient, ont été rappelés.


Il est dès a présent, prouvé qu’il n’y a aucune différence  entre Habré et Déby : C’est blanc bonnet, bonnet blanc. On prend les mêmes et on recommence…


Nous déplorons à ce jour, la mort de plusieurs opposants dont : Maitre BEHEDI, avocat indépendant ; Mr BISSO Mamadou, responsable du RDP ; Mr. MBAILAO Djimaldé, Directeur de l’Insertion des soldats déflatés ; Mr. BICHARA Digui, Trésorier du RDP ; Mr. ABBAS Koti, frère d’armes de Deby. Sans oublier l’assassinat de Mr. IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH, après les événements de février 2008.


Il y a quelques mois, sous prétexte d’une déstabilisation des Institutions, plusieurs citoyens ont été arrêtés. Il y’a là, des parlementaires, des généraux, des commerçants. Certains sont membres éminents du MPS. 
Avant même la mise en accusation de HISSEIN  HABRE au Sénégal, le gouvernement tchadien a fait arrêter plusieurs personnes soupçonnées d’avoir été des agents de la DDS. Là encore, Deby se comporte comme un dictateur qui a droit de vie et de mort sur les Tchadiens. En vérité, c’est une manœuvre qui consiste à faire  taire, des probables témoins gênants. De plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer ce régime qui, chaque jour piétine les droits élémentaires des tchadiens. Le peuple tchadien en appelle à l’opinion internationale, aux hommes et aux femmes, épri de justice et de liberté, de faire pression sur ce dangereux dictateur. Après avoir mis la RCA, à feu et à sang, à qui le tour Demain ?

 

ENRICHISSEMENT FAMILIAL                                                                                                                                                                          


Avec le temps, de 1990 à 2013, la famille et les membres du clan Deby se sont exagérément enrichis. Bon à savoir : Le Président de la république est l’unique ordonnateur des dépenses publiques. Une direction des Grands travaux ( dont le responsable n’est autre que son fils ) a en  charge tous les Marchés publics qui doivent être, en définitive, signés par le Président.

 

En nommant son frère au poste de Directeur Général de toutes les douanes du Tchad, Déby s’assure qu’aucune recette ne lui échappe. De plus, par décret, il a été décidé, l’ouverture de comptes, au nom de son frère, DG des Douanes. Toutes les personnes morales et physiques sont invitées impérativement, à verser les impôts et taxes, exclusivement sur les comptes sus-indiqués.

 

Un exemple : Mme ITTIR, une des sœurs de Déby, imposée comme Maire-Adjoint de la Capitale, a cru bon de déclarer 17milliards de fortune personnelle. Déby aurait piqué une crise, semble-t-il. Mais,  Le mal est fait ! C’est une pratique de longue date que les tchadiens connaissent bien.

 

MAGOUILLES ET INTIMIDATIONS

 

Lorsque la corruption est à son pic et que les Partenaires élèvent la voix, Déby accuse ses collaborateurs et les jette  en prison. C’est ce qui est arrivé à Mr HAROUN  KABADI, mis en prison et relâché. Devenu  Président de l’Assemblée Nationale, il est ainsi récompensé.


Plusieurs Ministres dont Mr MAHAMAT SALEH ANNADIF, qui fut  son Directeur de Cabinet et Mr. MAHAMAT ZEN BADDA, Directeur des Projets présidentiels et Maire de Ndjamena, ont connu le même sort. Lun est promu, à l’Union Africaine et l’autre vient d’être lavé de tout soupçon.


Voyez-vous au Tchad, la dignité n’est pas le premier souci des responsables tchadiens. Rancunier, disent ceux qui le connaissent, mais dans la gestion de l’Etat, prétentieux et vantard, Déby ne peut pas faire mieux, nous en sommes convaincus.  Ayant atteint ses limites, il rêve de se faire couronné Empereur, comme un certain Jean Bedel BOKASSA…

 

CONCLUSION

Aucune des missions à lui assignées n’a trouvé un début d’exécution. Sa durée au pouvoir est la plus longue que le Tchad ait jamais connue. Plus grave, le peuple tchadien est au plus mal. Déby a réussit à mettre son clan contre tous les autres Tchadiens. Deux ou trois pour cent qui détiennent quatre vingt dix pour cent de la richesse Nationale. Cela est inacceptable. Que dieu nous préserve, des Drames que d’autres peuples on vécues…


L’inexistence totale d’une opposition politique est la preuve, s’il en est besoin, que nous sommes sous une dictature qui ne dit pas son nom. L’existence d’une armée  ethnique, à son service, laisse entrevoir les intentions de Déby : Assurer la pérennité de son régime


Convaincu qu’en l’état actuel de l’’opposition, où, groupes armés et partis politiques font cavalier seul, Déby a des bons moments devant lui. Oui, tant qu’on ne s’unit pas, nous ne seront pas pris au sérieux. Par notre mésentente, nous consolidons son régime et lui assurons sa pérennité. Je lance un appel solennel…

 

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