Au nom du Président de la République, le Premier ministre Joseph Djimrangar Dadnadji a posé le 20 février 2013 la première pierre pour la construction du siège du ministère des Affaires étrangères et de l’intégration africaine. C’est un ensemble immobilier de 13.000 m2 qui comportera 90 bureaux. Le coût de construction est de plus de 45 milliards de F CFA, financés par l’Etat tchadien. Le délai d’exécution des travaux est de 24 mois. Cette information vient du « très sérieux » site internet de la Présidence de la République dans sa synthèse du 21 février 2013. Deux éléments nous interpellent : le montant de la construction et le lieu du siège du ministère des affaires étrangères et de l’intégration africaine.


Ce coût exorbitant pour seulement 90 bureaux qui fait scandale dans l’opinion tchadienne démontre à suffisance la légèreté avec laquelle les pouvoirs publics utilisent l’argent des contribuables. Il démontre surtout la relation entre construction et corruption, c’est le moins que l’on puisse dire. La  corruption ne  contribue-t-elle pas à faire  grimper les coûts de ce projet d’infrastructure
?


Il faut admettre qu’au Tchad, beaucoup de projets de développement sont gangrené par l’inefficacité, le népotisme et la corruption, en grande partie responsable des coûts exorbitants des infrastructures publiques.


Au regard de prestations déplorables et de prix exorbitants, les pouvoirs publics, après avoir cru faire une bonne affaire (affaire personnelle), sont pris à la gorge lorsque surviennent les dépassements de coûts
: ou ils paient, ou ils restent pris avec un projet inachevé. Nos gouvernants sont incapables dadmettre qu’on ne peut construire des infrastructures d’envergure, sans allouer un budget faramineux.


Il appartiendra au gouvernement, en particulier au ministère des infrastructures  qui est en charge de ce domaine d’utiliser à bon escient les maigres ressources de l’État, de respecter les normes et les règles d’octroi du marché en travaillant avec des constructeurs sérieux et compétents. En signant avec eux, des contrats raisonnables, à prix fixe, on les incitera à être plus efficaces et donc assumer le risque de ne pas terminer un projet à temps et dans les limites du budget prévu.


Autre chose, c’est le lieu du siège du ministère des affaires étrangères. Le ministère des affaires étrangères reflète incontestablement l’image, la vitrine d’un pays. Construire un siège digne de ce nom pour accueillir correctement le public, les visiteurs ou partenaires et permettre aux services de travailler dans de meilleures conditions est une excellente chose. Simplement le site de la présidence ne nous dit pas où sera construit le futur siège ?


A notre avis, ce siège doit refléter l’image du Tchad et ne doit pas être bâti dans milieu confiné ou isolé.

Par amour pour le Tchad.

Citoyen tchadien.

 

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