Au Tchad, l’affaire des attributions de terrains sur la corniche de la capitale à des hautes autorités est au cœur d’une polémique. Après la publication d’un arrêté attribuant des parcelles à des personnalités dans ce quartier où se construit le centre des conférences qui doit abriter le prochain sommet de l’Union africaine, la société civile est indignée et appelle le gouvernement à plus d’humanisme. 

 

C’est la blogosphère (Tchadanthropus-Tribune) qui a ébruité l’affaire, publiant la liste des bénéficiaires de ces terrains. On y trouve des membres du gouvernement, des élus et des membres de la famille du chef de l’Etat, indiquant qu’il s’agit de terrain sur lequel des habitants ont été déguerpis. 

 

Pando Eric Hervé, président d’une ONG de défense des droits humains est indigné : « Déguerpir certains Tchadiens et attribuer leurs biens aux personnalités ou amis, c’est inconcevable. Le gouvernement doit d’abord les sensibiliser, les indemniser, les relocaliser. Ce serait justice ». 

 

D’autres expulsions à venir

 

Pour le ministre de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire, Gata NGoulou, il ne s’agit pas d’installer des citoyens à la place d’autres, puisque le terrain en question n’a jamais été habité. Il en assume cependant le casting : « la petite poche qui est concernée est en réalité celle qui a, un moment donné, abrité un zoo qui a disparu. Aujourd’hui, c’est un espace vague où personne n’habite. L’urgence de mettre de la propriété, de la sécurité avant la tenue du sommet, nous oblige à faire un choix de tout ce qui peut occuper ces lieux ».
 

Le ministre annonce des déguerpissements à venir pour faire en sorte qu’autour du centre de conférences en construction il n’y ait plus de quartier populaire. 

 

RFI

 

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