Samedi dernier à N’Djamena, avec les moyens de l’État mobilisés (agents de polices, forces de sécurité, agents de la fonction publique), Idriss Déby et le MPS ont fait une démonstration de force au palais du 15 janvier.

Dans cette grande salle de conférence du palais du 15 janvier, Idriss Déby, son épouse et leurs partisans ont chauffé la salle à coup de youyous, et autres exclamations. Du pur folklore comme pour dire que le candidat MPS est l’élu du peuple, alors que la vérité est ailleurs.

La rencontre de Déby et ses partisans serait le dernier diton au sein des cadres de son parti. Le travail de terrain sera confié aux membres qui seront nommés au gouvernement.

Fort de sa confiance illégitime, Déby harangue la foule des partisans au leitmotiv du vivre ensemble, de la paix sociale, contre le repli identitaire, mais qu’a-t-il fait durant 30 ans pour apaiser les cœurs des Tchadiens ?

Ou bien il suffit l’instant d’une campagne présidentielle pour le slogan soit utilisé à satiété ?

Déby s’insurge contre le repli identitaire et la culture du communautarisme autour du vivre ensemble et du brassage qui devrait être selon lui un défi pour tous. En 30 ans de pouvoir, il a fait profiter les siens en jetant en pâture les autres, il a enrichi les siens en donnant des miettes aux autres, et c’est lui qui veut faire du repli identitaire, du communautarisme un exemple ?

Il se permet de mettre en garde les autres alors qu’il est le mauvais exemple dans ce domaine. Aujourd’hui personne ne peut instrumentaliser la jeunesse où qu’elle soit parce qu’avec l’avènement des réseaux sociaux tout le monde est au courant de ce qui se passe. Le comportement des siens vient compléter le décor, alors la faute est à qui ?

Il devrait axer son discours sur le manquement quotidien des Tchadiens. Ceux qui sont payés pour remplir la salle attendent de lui la santé, l’éducation pour eux et pour les jeunes enfants, le pain quotidien qui indique que plusieurs familles n’arrivent pas à joindre les deux bouts. La réalité des Tchadiens pend à plein nez, et l’instrumentalisation des mentalités c’est Idriss Déby qui est devenu le commandant en chef.

Sinon comment comprendre que pour qu’il veuille venir faire son allocution, il demande au ministère de l’Éducation afin de mobiliser les écoliers pour venir exprimer leur joie. Quelle est cette joie télécommandée ?

Mobiliser des gens depuis 8 h alors que Déby fait son apparition vers 15 h

Dans le même élan, on demande aussi aux commerçants de fermer boutique, aux marchands détaillants de ranger leurs boutiques ambulantes au grand dam des mamans et autres ménagères surprises de ne pas faire leur marché afin de nourrir leurs familles.

Quelle est cette symbolique qui faille avoir à sa dévotion tout le peuple même si c’est au détriment de ses réalités ?

30 années de pouvoir avec l’échec constaté, rend la candidature d’Idriss Déby impropre à toute volonté de rempiler pour un autre mandat. L’homme est fatigué avec plusieurs vautours autour de lui. Il n’arrive plus, et n’arrivera jamais à mettre au pas les diverses mafias qui concourent à rendre son régime corrompu et défaillant. La dignité lui incombe de quitter la table avant qu’elle ne soit desservie.

L’alternance pour les Tchadiens est légitime.

Tchadanthropus-tribune

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