Le dialogue inclusif est l’occasion toute trouvée pour permettre aux Tchadiens de faire taire une fois tous les conflits et d’embrasser la justice pérenne, pourvu que le dialogue soit sincère et franc, dans l’équité absolue.

Ce dialogue doit aborder sans tabou le problème des Tchadiens disparus dans les geôles des services de renseignements ANS, longtemps utilisés par feu Idriss Déby comme une police politique à la dévotion de son pouvoir, de son parti MPS et d’un système de répression contre toute voix qui s’oppose contre le régime MPS et son clan.

Le contact avec les politico-militaires fait remonter à la surface certaines conditions ou certains groupes n’auraient demandé que de faire la lumière sur leurs proches. Cette réclamation partisane ne règle pas le problème de fond. Il ne s’agit point de demander justice pour ceux de sa communauté, de ses proches parents entre autres.

Une âme tchadienne perdue doit compter, car pour chaque disparu il y a une famille tchadienne qui le pleure. Il faudrait pour une fois faire clamer la fibre patriotique et dire qu’un tchadien qui meurt, ou qui disparaît dans une prison de l’ANS est intolérable et justiciable.

Les services de renseignements doivent être un organe national au service de la patrie, du pays et de ses citoyens, mais pas contre sa population. Les dérives de ceux qui y travaillent doivent être durement punies par la loi.

« L’Agence nationale de sécurité (ANS) a été accusée de violations des droits humains, comme l’avait été avant elle la Direction de la documentation et de la sécurité qu’elle remplace8. Les personnes détenues par l’ANS ne peuvent pas contacter les membres de leur famille ou leur avocat, et souvent personne n’est au courant de leur détention9. Des critiques soutiennent que l’ANS se comporte comme le bras armé du Mouvement patriotique du salut fondé par Idriss Déby10, et non pas comme une administration chargée de la lutte contre le terrorisme ». (Wikipédia)

C’est pourquoi le dialogue inclusif doit permettre de lever le voile sur toutes les exactions de l’ANS depuis 1990 jusqu’à nos jours. Leurs directeurs généraux, tous, doivent répondre devant une commission de justice sur les disparus pendant leurs exercices.

De l’exécution de maître Joseph Béhidi, Mamadou Bisso, Bichara Digui, Mahamat Bidon, Ouléda Nouri, Djiddi Hissein, Mahamat Fadil, Issa Gourane, Goukouni Guet, Kété Moïse, Fadoul Barcham, Abakar Guéwi, Abdoulaye 44, Ibni Oumar Mahamat Saleh, la liste est de loin incomplètes, mais tous ces Tchadiens qui ont été embastillés pour des motifs d’opinion, et qui ont disparu doivent être recensés afin que leurs familles sachent pourquoi ?

Cela permettra de rendre justice à leurs familles, et que l’État puisse les indemnisées au cas échéant. La paix devra passer par là. De Mrs Abderaman Moussa à Mahamat Saleh Kaya jusqu’à Kogri Ahmed, que la vérité soit dite pour panser les blessures de la société tchadienne frustrée par l’injustice, l’arrogance des bourreaux, et le silence implacable de la politique.

Tchadanthropus-tribune

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