Désigné facilitateur de la CEEAC dans le dossier tchadien, le président congolais Félix Tshisekedi doit prochainement recevoir à Kinshasa une délégation de la communauté catholique de Sant’Egidio.

Le président congolais Félix Tshisekedi, facilitateur de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) pour la transition tchadienne, doit désormais mener une médiation avec les groupes politico-militaires non-signataires de l’accord de paix de Doha.

La communauté italienne catholique de Sant’Egidio, qui a démarré fin 2022 un processus de médiation entre N’Djamena et ces groupes rebelles (AI du 27/01/23), doit se rendre d’ici au mois de décembre à Kinshasa pour s’entretenir à ce sujet avec le président de la RDC.

Envoyé spécial

Ce dernier avait dépêché début octobre à Rome son envoyé spécial, le ministre du tourisme Didier Mazenga, pour s’entretenir du dossier tchadien avec les médiateurs de Sant’Egidio, dont l’ancien vice-ministre des affaires étrangères Mario Giro et le chargé des relations internationales, Mauro Garofalo. La communauté catholique est parvenue à convaincre les groupes de prendre part à ce processus à l’issue d’entretiens individuels avec ses leaders ou représentants.

Parmi les plus réticents figuraient les mouvements disposant encore de capacités militaires, et qui avaient refusé l’accord du 8 août 2022 : le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) de Mahamat Mahdi Ali, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) de Rachid Mahamat Tahir Saleh et le Front de la nation pour la démocratie et la justice au Tchad (FNDJT), dont le coordonnateur Adoum Tchamaymi a été tué en août lors d’affrontements avec l’armée tchadienne dans le nord du pays.

Élection présidentielle

Alors que les élections en RDC doivent se tenir le 20 décembre sur fond de guerre avec le M23 à l’est, l’administration Tshisekedi peine à trouver le temps pour convenir d’une date de réception des médiateurs romains. Ceux-ci sont en lien avec Didier Mazenga et le directeur de cabinet du président Tshisekedi, Guylain Nyembo. Cet entretien, préalable à la venue à Kinshasa des représentants des groupes politico-militaires, pourrait se tenir début 2024 à l’issue du processus électoral. Le FACT, au regard des relations particulièrement tendues avec N’Djamena, devrait être le dernier reçu pour ne pas entraver le processus.

Avant ce volet des groupes armés politico-militaires, le président Tshisekedi a œuvré à négocier avec son homologue Mahamat Idriss Deby le retour au Tchad de l’opposant Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs. Sant’Egidio a été informé en amont par Didier Mazenga, mais n’est pas directement intervenu dans cette séquence politique. La communauté échange également avec les représentants de la plateforme de la société civile d’opposition, Wakit Tama, coordonnée par Max Loalngar, en vue de faciliter le dialogue avec le pouvoir.

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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