Sous pression de la communauté internationale, le président du CMT, Mahamat Idriss Déby, dit « Kaka », devrait revoir plusieurs points de la charte censée gouverner les 18 mois de transition. La situation au Tchad sera évoquée par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 18 mai.

C’est un des points les plus contentieux de la charte de la transition rendue publique le 21 mai par le Conseil militaire de transition (CMT) : le texte, censé régir la période de transition jusqu’aux élections théoriquement prévues à l’automne 2022, prévoit que celle-ci, initialement fixée à 18 mois, peut être prolongée une fois. Selon nos informations, le président du CMT Mahamat Idriss Déby, dit « Kaka », aurait consenti à supprimer toute possibilité de proroger la durée de la transition répondant ainsi aux demandes appuyées de l’Union africaine (UA). « Kaka » serait également disposé à ouvrir le « dialogue inclusif » qu’appelle de ses vœux la communauté internationale depuis le décès d’Idriss Déby (AI du 23/04/21). Les nouveaux maîtres du Tchad restent néanmoins fermement opposés à dialoguer avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), qui ont mené l’offensive sur N’Djamena mi-avril.

Dernier point de débat entre le CMT et la communauté internationale : la possibilité, pour les membres de l’autorité de transition, d’être candidats à l’élection présidentielle. Si le parti d’Idriss Déby, le Mouvement patriotique du salut (MPS), s’est bruyamment prononcé pour modifier la charte et interdire aux ministres du gouvernement de transition de concourir à la magistrature suprême, la formation s’est bien gardée jusqu’à présent de demander que les membres du CMT soient soumis au même traitement. Une telle manœuvre bloquerait de facto tout dessein présidentiel de Mahamat Idriss Déby. Ce dernier aurait néanmoins donné plusieurs « gages » ces derniers jours pour introduire une telle disposition dans la charte.

« Transition à la soudanaise »

Alors qu’un scénario d’une transition sur le modèle du Soudan a les faveurs tant de l’UA que des capitales occidentales, le dossier tchadien devrait être abordé pour la première fois au Conseil de sécurité des Nations Unies le 18 mai. En amont, plusieurs réunions informelles se sont d’ores et déjà tenues à New York en vue de cette échéance.

Alors que les chefs d’États du G5 Sahel avait un temps plaidé pour rétrocéder la présidence – occupée depuis février par le Tchad – de l’organisation sahélienne au Burkina Faso, N’Djamena devrait finalement garder la tête de l’alliance jusqu’en février 2022. Désigné en janvier par Idriss Déby, pour superviser la présidence tchadienne du G5, le ministre de l’Économie Issa Doubragne a ainsi été reconduit dans le cadre du gouvernement de transition présenté le 2 mai.

Tchadanthropus-tribune

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