90 jours après la mise en place du Conseil militaire de transition, des organisations de la société civile, publient un rapport sur l’état de mise en œuvre des résolutions du communiqué numéro 996, du 14 mai 2021, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine, relatif à la situation au Tchad. Que dit ce rapport ?

C’est un rapport publié le 21 juillet 2021, qui se présente en 22 pages. Il est produit par la Coordination des actions citoyennes Wakit Tama, la diaspora tchadienne et des personnalités indépendantes.
Les auteurs de ce rapport pensent que durant les 90 jours du Conseil militaire de transition (CMT), à la tête du Tchad, “aucun progrès dans le processus de transition politique” n’a été constaté.

Le 20 avril 2021, le CMT a dissout la Constitution et a mis en place la Charte nationale de Transition, le lendemain. Cette Charte a fait l’objet des débats. “Contrairement aux recommandations de l’Union africaine, la révision de la Charte de transition n’a pas été engagée sur la période“, déclare le document. Pourtant, cette révision est perçue comme un préalable au dialogue national. Ainsi, “la diaspora et la société civile se réservent le droit de proposer pour discussion, une Charte de transition qui régira toute la période de transition“.

Jusque-là, “le gouvernement de transition ne précise pas le format du dialogue national inclusif”, alerte le document qui précise que “la majorité des Tchadiens et Tchadiennes est unanime sur le fait que ce dialogue doit revêtir un caractère souverain, à travers la mise en place d’une commission multipartite indépendante et souveraine, chargé de son organisation”.

La plateforme de la diaspora et Wakit Tama voit dans le recensement des militaires et le désarmement de la population, initiés par le CMT, ” une intention manifestement claire de mieux contrôler l’appareil sécuritaire pour renforcer son pouvoir…”

Le document revient aussi sur l’affaire Ibrahima Fall, le Haut Représentant de l’Union africaine, boudé par N’Djaména. Pour les auteurs du rapport, les entraves à son arrivée à N’Djaména “, semblent avoir pour objectif de retarder l’ouverture des discussions, sous auspices internationaux”.

Les multiples interdictions des actions de certaines organisations de la société civile n’ont pas été laissées de côté.

Au regard de tout ce qui précède, les auteurs du rapport demandent au Conseil de Sécurité des Nations-Unies de s’autosaisir du dossier tchadien afin que les options axées sur un État de droit soient envisageable dans cette phase. Et demandent la mise en place d’un groupe des contacts des partenaires du Tchad.
Ils demandent aussi que, sous l’égide de l’U.A, des discussions autour de la proposition de la Charte Nationale de Transition soient entreprises rapidement entre la junte militaire et les forces vives de la nation, en vue de son adoption en tant que loi fondamentale, en attendant une éventuelle révision, proposée par la Conférence nationale inclusive et souveraine. Exigent enfin qu’une réforme en profondeur de l’armée soit entreprise urgemment dans le cadre d’une commission d’orientation multipartite comprennant les acteurs de la société civile et les partenaires au développement.

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