Saleh Kebzabo répond aux critiques de Yaya Dillo Djerou sur la composition du Comité du dialogue national

Au Tchad, le comité d’organisation du « dialogue national inclusif » – qui doit permettre de mener aux élections et de mettre un terme à la période de transition – a été nommé ce samedi 14 août. Composé d’environ 70 membres, il est donc en charge d’organiser le dialogue national d’ici la fin de l’année. Aux critiques qui se font entendre, Saleh Kebzabo répond pied à pied.
 
Yaya Dillo Djerou, coordonnateur de l’alliance du Front nouveau pour le changement, estime que la composition de ce comité n’est pas suffisamment équilibrée.
 
« Nous n’irons pas à des… simulacres de dialogue, nous allons participer au dialogue si et seulement si un comité valable, accepté par tous, est mis en place.
 
Nous avons proposé la mise en place d’un comité d’organisation paritaire, comprenant 35% à l’opposition démocratique crédible, 30% à la société civile, et 35% à des organisations proches du CNT, ce qui n’a pas été retenu.
 
Le comité, dans sa configuration, comprend à 95% des caciques MPS, des personnes qui ont travaillé sous le régime du président Déby père, et qui sont toujours autour du président actuel du comité militaire de transition. Ça ne donne aucune crédibilité et ça ne garantit pas la transparence des travaux du futur cadre du dialogue. »
 
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Saleh Kebzabo, chef de file de l’opposition sous Idriss Déby et plusieurs fois candidat à l’élection présidentielle, a été nommé samedi vice-président de ce comité d’organisation du dialogue national. Il réfute les accusations de non-neutralité et de non-représentativité de ce comité…
 
« Je m’inscris en faux contre cette assertion, et je peux vous dire avec la plus grande assurance que les 70 personnes sont représentatives de notre société. Tant dans les partis politiques, dans les associations de la société civile, que dans les autres branches de la société.
 
Quand on n’est pas dans un groupe, en général, on trouve qu’il est mauvais, et quand on y est, on dit qu’il est excellent. Je crois qu’il faut tout simplement accompagner ce que l’on est en train de faire, (ne) pas le rejeter. »
 
RFI : vous les rassurez donc sur la bonne volonté du comité à les faire participer à ce dialogue
 
« Il est évident qu’il n’y a pas un dialogue viable s’il exclut quelque catégorie de Tchadiens que ce soit. Nous voulons un dialogue véritablement inclusif qui fait appel à tous les Tchadiens. Et c’est bien pour cette raison que nous sommes en train d’accompagner cette entreprise historique. Je crois que chaque Tchadien a le devoir de venir poser sa pierre sans aucune acrimonie, sans aucun présupposé. »
 
Yaya Dillo Djerou et Saleh Kebzabo sont interrogés par Charlotte Cosset, de la rédaction Afrique.

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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