Trois semaines après le bain de sang en marge des manifestations du 20 octobre, plusieurs partis politiques et ONG sont interdits d’activité. Les arrestations se poursuivent. Cette situation inquiète les chancelleries étrangères qui tentent d’éviter de nouvelles violences.

« Les représentants étrangers font comme ils peuvent, sans surestimer leur influence », confie un diplomate plutôt lucide. La plupart travaillent pour éviter que la situation ne dégénère à nouveau, s’assurer que les violences ne restent pas impunies, tout en essayant d’obtenir une transition crédible. Des objectifs parfois difficilement conciliables. « Nous manquons moyen de pression. Le système est solidement ancré et des sanctions seraient inefficaces », confie-t-on chez une chancellerie étrangère.

Mais deux sources officielles confient que des pays ont pu recueillir certaines preuves matérielles montrant la répression des forces tchadiennes en action contre les civils. Un élément qui pourrait servir de moyen de pression.

« Cette théorie est un prétexte »

Les observateurs disent aussi qu’ils ne sont pas dupes. Beaucoup ne croient pas en la thèse d’une insurrection armée pour déstabiliser le pays. « L’opposition n’a pas les moyens de prendre le pouvoir. Cette théorie est un prétexte », estime une bonne source qui pense néanmoins que l’opposition voulait probablement provoquer une réaction afin de discréditer le pouvoir.

Quant aux autorités, « elles attendaient justement d’être provoquées pour donner une bonne leçon aux opposants », indique un bon observateur. Une réponse brutale pourrait étouffer toute volonté de s’en prendre au système. « Et vous savez quoi ? Je pense que ça a marché », avoue un diplomate.

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RFI

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