Des centaines de militants du parti Les Transformateurs se sont rassemblés ce samedi 1er novembre au siège du parti, dans le 7ᵉ arrondissement de N’Djamena, pour réclamer l’évacuation sanitaire immédiate de leur leader, Succès Masra. L’ancien Premier ministre, incarcéré depuis plusieurs mois, serait gravement malade, selon ses partisans.

Dans un discours ferme adressé aux militants et aux autorités, la présidente intérimaire du parti, Claudia Hoinathy, a réclamé l’évacuation de Succès Masra

« Le président Succès Masra est malade, tout le monde le sait. Son évacuation sanitaire est une urgence. Cela dépasse la politique : il s’agit de la vie humaine, qui est sacrée. »

Elle a présenté M. Masra comme « l’espoir d’une nation » et « la clé de la réconciliation nationale » dans un Tchad « au bord du gouffre ».

« Il doit être soigné parce qu’il est malade, libéré parce qu’il est innocent, et parce qu’un opposant politique n’est pas un ennemi », a-t-elle insisté.

Mme Hoinathy a dénoncé ce qu’elle qualifie d’incohérence du gouvernement, qui a intégré d’anciens rebelles armés au sein des institutions – sénateurs, ministres, députés – tout en refusant de libérer un « civil inoffensif » prônant des solutions pacifiques.

« Si le pardon a été accordé à ceux qui ont pris les armes et versé le sang des Tchadiens, pourquoi refuser la liberté à Succès Masra ? », a-t-elle interrogé.

Le parti prend à témoin la communauté nationale et internationale et prévient : « Nous n’accepterons pas qu’il arrive malheur à notre président. »

Les Transformateurs affirment qu’ils utiliseront tous les moyens légaux, y compris des actions pacifiques, pour obtenir son évacuation et sa libération, ainsi que celle de tous les prisonniers politiques.

Appelant à l’unité nationale, Claudia Hoinathy a lancé : « Le Tchad de la justice et de l’égalité ne se construira ni avec une seule famille, ni avec un clan, ni avec une ethnie, mais avec tous les Tchadiens. »

Elle a exhorté le peuple à « quitter les discours pour les actions » et à « instaurer la justice », rappelant que « la souveraineté appartient au peuple ».

La présidente n’a pas manqué de critiquer le silence des partenaires internationaux, accusés de complicité par leur inaction, et a appelé le médiateur congolais Félix Tshisekedi à achever sa mission pour la stabilité du pays.

« Pendant qu’il est encore temps, évitons que le Tchad ne se soudanise », a-t-elle conclu, appelant à une mobilisation générale.(TI)

Tchadanthropus-tribune

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