8 février 2025 #TCHAD #Politique : Mahamat Idriss Déby Itno et le retour en grâce d’Abdoulaye Sabre Fadoul.
Ils ne sont que sept ministres à avoir perdu, le 6 janvier, leur portefeuille au sein du gouvernement tchadien, dont Aziz Mahamat Saleh – nommé quelques jours plus tôt au secrétariat général du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir) et qui devient ministre conseiller à la présidence – et Abderaman Koulamallah, qui quitte quant à lui le ministère des Affaires étrangères et le poste de porte-parole.
Ce dernier est le principal perdant du remaniement. Non-membre du MPS, qui se taille la part du lion, il est à la tête d’un parti, l’Union démocratique tchadienne (UDT), qui ne compte qu’un seul député à l’Assemblée nationale. Selon nos sources, il paie aussi une communication jugée chaotique par Mahamat Idriss Déby Itno lors de l’attaque du palais présidentiel, le 8 janvier dernier.
Le retour d’un poids lourd
Pour le remplacer à la tête de la diplomatie – le porte-parolat étant confié à Gassim Cherif Mahamat –, le chef de l’État a fait le choix de l’expérience en appelant Abdoulaye Sabre Fadoul. Ancien ministre de la Santé, de la Justice ou des Finances du défunt président Idriss Déby Itno, il avait été nommé directeur de cabinet du fils et successeur de ce dernier en février 2022, moins d’un an après le début de la transition.
L’aventure à ce poste, qu’il avait aussi occupé sous Idriss Déby Itno, avait toutefois tourné court. Abdoulaye Sabre Fadoul n’avait pas trouvé sa place dans l’entourage de Mahamat Idriss Déby Itno, au sein duquel il estimait que le secrétaire général de la présidence d’alors, Idriss Youssouf Boy, prenait une place trop importante et empiétait sur ses prérogatives.
Depuis, le redouté Idriss Youssouf Boy, devenu entre-temps lui-même directeur de cabinet, a été limogé et officiellement écarté du cœur du pouvoir. S’il garde en partie l’oreille du chef de l’État, l’ancien consul tchadien à Douala n’exerce plus de fonction officielle et le retour au premier plan d’Abdoulaye Sabre Fadoul semble acter un peu plus sa mise à l’écart partielle à N’Djamena.
