
1 mars 2025 #TCHAD #Politique : Pahimi Padacké Albert : pour quelle marge de manœuvre au Sénat ?
Quoi qu’on puisse en dire, toute science politique avalée, il est élu sénateur. Mais sans grande surprise. Pahimi Padacke Albert, président du parti RNDT-Le Réveil, devient le tout premier sénateur opposant de l’histoire politique du Tchad. Le coq blanc apprendra désormais à chanter dans les autres aubes lointaines du législatif, après plusieurs années de va-et-vient entre opposition, compromission, profil bas et deal de l’exécutif. Faut-il le condamner ou l’adorer d’autant plus que, depuis 2011, alors qu’il partait à l’élection présidentielle sans enjeux, presque contre personne, il avait manifesté́ à toute âme bien née qu’il est « l’homme de la situation ». Avait compris celui qui le pouvait. Il sera, sous réserve du compulsoire du Conseil constitutionnel, en retraite politique dorée.
Durant la période de transition politique au Tchad, Pahimi Padacke Albert a su jouer toutes les cartes. Tous les chevaux sur lesquels il a misé étaient « arrivés ». D’emblée, il a été́ associé à la conduite de la transition, sa première expérience en tant que premier ministre de transition. Plongé dans l’incompréhension, les doutes, les tâtonnements, le fils de Gouin a su naviguer le navire dans une vague de tempête tous azimuts, allusion faite aux groupes politico-militaires d’alors visiblement menaçants et à une opposition aléatoirement composée de durs, d’opportunistes et de vendeurs d’illusions. De son expérience du passé naquit la kermesse de Doha, à l’issue de laquelle des armes ont été rangées. Dans ce même registre, et toujours sous la houlette de son gouvernement, Pahimi Padacke Albert convoqua le dialogue national inclusif et souverain dont les résolutions et recommandations seront en fin de compte acceptées par tous.
Peut mieux faire
Pahimi Padacke Albert dispose de toutes les ressources politiques pour être un sénateur idéal. Plusieurs fois membre du gouvernement, il avait été associé à l’édification du Tchad, quoi que l’on puisse lui reprocher. Plus loin encore, il a dirigé deux fois le gouvernement, l’administration centrale, période durant laquelle il a été confronté à moultes turbulences politiques et aux piques des législateurs.
Sa large connaissance de la politique tchadienne reste sans nul doute un atout essentiel pour lui dans un Sénat largement dominé par les fidèles croyants du Mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir.
Raison d’inquiétude pour un Pahimi Padacke Albert difficile à maîtriser tant il sait fouiller les nuits que les jours au sens politique du terme. Sa marge de manœuvre est tellement réduite qu’il ne saurait se contenter de donner des avis généralistes. Cela est loin d’être une contribution. Car, même parmi les derniers, il y a toujours un premier et un deuxième.(Salaminfo)
Tchadanthropus-tribune
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