Cérémonie de lancement du regroupement des partis politiques « une nation pour tous » (UNPT)

DISCOURS

DE L’ANNONCE DE CREATION DE L’UNPT

Mesdames et Messieurs les Présidents et les Secrétaires Généraux des Partis Politiques,

Mesdames et Messieurs les Chefs des Missions Diplomatiques et Organisations internationales,

Messieurs et Mesdames les Personnes-Ressources,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Médias,

Distingués Invités,

Mesdames, Messieurs,

Au nom du Regroupement des Partis Politiques « Une Nation Pour Tous », je vous remercie d’avoir accepté notre invitation à cette cérémonie qui marque le lancement de notre nouvelle formation créée le 09 décembre 2021.

Le contexte politique actuel de notre pays, caractérisé par la volonté de la majorité des Tchadiens à ouvrir une nouvelle page de l’histoire de notre nation, nous interpelle en tant que formation politique. Nous voulons apporter notre contribution pour l’édification d’un nouvel ordre. Nous sommes à un moment charnière de l’histoire de notre pays durant lequel nous devons assumer nos responsabilités devant le peuple et la Nation.

À cet effet, sept partis politiques et des personnes-ressources ont décidé de mettre en place un Regroupement politique dénommé « Une Nation Pour Tous » (UNPT) ; il s’agit de :

  1. MRS (Mouvement Pour le Réveil et la Révolution Sociale) ;
  2. PAP (Parti Assalam Pour la Patrie) ;
  3. PDPV (Parti les Verts Pour le Développement) ;
  4. PNR (Parti National Républicain) ;
  5. PPJE (Parti Populaire Pour la Justice et l’Egalité) ;
  6. UNC (Union des Nationalistes Pour le Changement) ;
  7. UNCT (Union Nationale Pour le Changement AU Tchad).

Notre projet est fondé sur notre volonté de créer un cadre de réflexion, de concertation et de rassemblement en vue de contribuer de manière démocratique à la vie politique du pays.

Se tourner vers l’avenir ne signifie pas occulter le passé récent ni le présent caractérisé par l’inquiétude des populations et la recrudescence de l’insécurité.

Le Tchad est à un tournant politique important de son histoire suite à la disparition brusque du Président de la République du Tchad au mois d’avril 2021. Cet évènement inattendu pour toute la nation tchadienne a instauré une période d’incertitudes et de vive tension, susceptible d’ouvrir la voie à l’insécurité et mettre en péril les institutions de République.

Dès lors, une instance en l’occurrence la CMT a pris le pouvoir dans des circonstances troubles puisque la constitution n’a pas été respectée. Aussi, la légitimité du pouvoir que confèrent les principes démocratiques s’est évaporée.

Certains partis politiques nationaux et la communauté internationale ont tordu le cou à la logique démocratique pour valider l’existence du CMT, mais sans lui ‘’apporter’’ une quelconque légitimité.

Le CMT lui-même, fort de cet adoubement s’est lancé dans l’exercice du pouvoir sans proposer un schéma qui lui aurait apporté, à postériori, un semblant de légitimité, à savoir modifier sa charte de transition dont le caractère exclusif est inadmissible en pareille circonstance ; ensuite, formuler des propositions pour mettre en place un conseil national de transition sur la base de critères consensuelle.

Des voix se sont élevées pour contester cette démarche, y compris celle de l’Union Africaine. Ensuite, les circonstances du hasard mettent en difficulté la stratégie du CMT dans la mesure ou plusieurs pays africains sont dans une situation similaire que celle du Tchad et tous ont opté pour une transition consensuelle et obtenir ainsi un début de légitimité.

Dans ce contexte politique qui ressemble à la mise en marche d’un processus dynastique, l’UNPT ne cautionne pas les actes pris par le CMT et propose au Gouvernement de la Transition, les actions suivantes :

  • La révision de la Charte de Transition ;
  • L’Organisation d’un Dialogue Souverain et Inclusif ;
  • La mise en place d’un Conseil National de Transition sur une base consensuelle et objective ;
  • La Mise en place d’un Gouvernement d’Union Nationale de Transition
  • La révision du mode scrutin ;
  • L’examen de la forme de l’État.

À l’issue de la mise en place de ces organes, la transition aura une légitimité et le CNT disposera des moyens pour mettre en place les lois pour conduire une Transition acceptable.

Pour ce qui nous concerne, notre démarche est guidée par notre détermination à restaurer les valeurs considérées comme républicaines dans toutes les sociétés humaines organisées. Il y’a un besoin impérieux de revenir à ces fondamentaux si nous voulons bâtir un État juste, équitable et démocratique et réintégrer le concert des Nations.

Au cours des 60 ans de son existence, le Tchad a traversé des périodes sombres et violentes durant lesquelles, peu de temps a été consacré à son développement et à la construction d’une véritable Nation.  Il y’a donc urgence pour notre pays et un défi pour nous de formuler des réponses adéquates à tous les maux que connaît le commun des Tchadiens.

Mesdames, Messieurs,

Nous estimons que la construction d’une « NATION » est le premier chantier sur lequel doit s’atteler tout pouvoir politique qui aspire à gouverner notre pays. Nous sommes condamnés à réussir ce processus qui est le socle de notre unité nationale.

Au plan institutionnel et juridique, avant de procéder à un examen minutieux de nos textes de loi, attachons-nous à appliquer dans toute leur rigueur ceux qui existent. Ce premier pas dans la bonne direction nous permettra de restaurer une justice sociale, une justice dans l’accès à l’emploi et une justice dans la responsabilisation des hommes et des femmes.  Les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs, les violences faites femmes, la violence dans les établissements scolaires sont des résultantes d’une mauvaise justice et d’une administration incompétente et corrompue.

Dans notre pays, la majorité des formations politiques et leurs discours sont pervertis. Leur pratique de la politique est réduite à de perpétuelles négociations avec le pouvoir en place au détriment des positions de principe qui devraient caractériser en général leur participation au jeu démocratique. On assiste à des compromissions qui de surcroit sont sans lendemain. Nous voulons redonner à la politique ses lettres de noblesse en faisant en sorte que son exercice ne débouche sur la défense des intérêts publics et non sur des avantages individuels et égoïstes.

Les déséquilibres permanents du découpage administratif, fondés sur des calculs politiciens irréalistes, accentuent davantage le recul dans la gestion du pays et aggravent par voie de conséquence la marche des provinces vers une véritable décentralisation et le progrès.

Au niveau actuel où est parvenu notre pays, le combat contre la corruption doit être un réflexe national, car la tâche est immense. Ce phénomène a atteint une profondeur insoupçonnable de sorte qu’il mérite une analyse lucide et objective afin d’en comprendre les mécanismes pour pouvoir mieux le combattre.

La défense et la sécurité ne peuvent être assurées de manière juste et conforme au respect des droits de l’homme que par une armée solidement ancrée dans le principe des valeurs républicaines. Dans l’état actuel des choses, on constate que son caractère national a disparu et ses prérogatives sont diluées dans les unités de la douane, des forces de protection de l’environnement, de la gendarmerie, et même de la police. La question de la construction d’une vraie armée nationale est complexe, mais sa réalisation est une condition sine qua none pour l’instauration d’une paix durable.

Tout comme la majorité des pays du continent, nous rejetons le terrorisme et toutes les  formes d’extrémisme ; nous le combattons. Mais nous souhaitons que notre contribution à cette lutte s’intègre dans le cadre des principes des Nations Unies. Le Tchad n’a pas vocation à être un gendarme. Il n’est pas concevable que notre pays, classé parmi les plus pauvres du monde, assume des responsabilités militaires d’une telle hauteur, fussent-elles guidées par un élan de solidarité africaine.

Le Tchad n’est pas un pays pauvre, son problème réside dans la généralisation de la mauvaise gouvernance, la gestion opaque des ressources, des hommes et une planification clientéliste du développement. Il est inadmissible que des richesses nationales provenant des régies financières publiques, des mines, des hydrocarbures, du transport aérien, des télécommunications, soient accaparées par des individus et se retrouvent hors de tout contrôle, y compris par la représentation nationale. Lorsque les finances publiques sont soustraites de leur cadre légal, il n’y plus de richesse nationale. Il faut revenir en urgence à l’orthodoxie de la gestion des finances publiques.

Le retard du Tchad dans le développement de son secteur privé est un scandale inqualifiable alors que dans le monde entier, il est créateur de richesse et pourvoyeur d’emploi. À la place, est apparue une nouvelle classe d’entrepreneurs constituée de fonctionnaires et des officiers supérieurs. Un diagnostic de cette situation a déjà été établi ; l’obstacle principal est une absence flagrante de volonté politique.

Il faut simultanément s’attaquer à ces obstacles majeurs et se pencher les questions de développement en l’occurrence :

  • L’éducation, la formation, la santé des femmes et des hommes ;
  • La valorisation des ressources et des potentialités naturelles locales ;
  • La relance économique ;
  • Définir une politique réaliste pour répondre aux conséquences du dérèglement climatique

Mesdames et messieurs,

L’épanouissement des jeunes et des femmes dans notre société passe par un système éducatif performant et adapté à nos projets de société de manière générale, mais aussi à l’évolution du monde. Il faut une réforme de notre système éducatif. Aux femmes et aux hommes qui conduiront la destinée de notre pays, une formation de qualité est indispensable pour disposer demain de leaders compétents et clairvoyants.

Nous sommes déterminés à réaliser notre projet politique et restons ouverts à toutes les forces politiques qui partagent nos principes, nos valeurs et nos convictions. La volonté du peuple triomphera.

Je vous remercie de votre aimable attention

Allocution de la représentante du genre et des jeunes

Mesdames et Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis Politiques, Mesdames et Messieurs les chefs des Missions Diplomatiques et Organisations Internationales, Mesdames et Messieurs les Personnes Ressources, Mesdames et Messieurs les Représentants des Médias, Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,

La situation politique exceptionnellement complexe que traverse notre pays, ne peut laisser indifférents les jeunes et les femmes dont le rôle et la place sur l’échiquier politique national sont de plus en plus important.

C’est pourquoi, nous avons tout de suite pris conscience que notre implication dans le cadre du Regroupement Politique « Une Nation Pour Tous » est une obligation morale. Il s’agit tout simplement d’apporter notre contribution pour sauver le Tchad du péril qui le menace.

En dépit de ce contexte difficile, nous avons fondé beaucoup d’espoir suite aux premières déclarations pleines de promesses et d’engagement du Conseil Militaire de Transition (CMT). Malheureusement nous avons tout de suite déchanter lorsque le CMT a posé les premiers pas de son exercice du pouvoir. Le déphasage entre les premières déclarations et les actes du CMT, ne sont pas de nature à rassurer l’opinion nationale quant à l’organisation de la période de transition en cours.

Ainsi donc, nous encourageons les jeunes et les femmes à se rassembler autour des idéaux que défend le Regroupement UNPT ; il s’agit de :

  • La construction d’une Nation pour tous,
  • La justice pour tous,
  • L’égalité des chances pour tous
  • Et l’instauration d’une armée républicaine pour tous.
  • L’instauration d’un État véritablement républicain avec des institutions fortes.

Nous devons consentir des efforts et des sacrifices pour inscrire notre pays dans le concert des nations.

Je vous remercie.

Tchadanthropus-tribune

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