Sous les différents gouvernements d’antan les Ministres restent longtemps à leur poste Voici quelques exemples : Monsieur Adoum Tchéré fut nommé Ministre de l’Agriculture le 11 février 1959 dans le gouvernement provisoire du Premier Ministre Sahoulba Goutchomé puis reconduit Ministre de l’agriculture dans l’équipe gouvernementale du premier Ministre Ahmat Koulamallah du 12 Mars 1959. Sous le gouvernement de François Tombalbaye, il garde encore son portefeuille du Ministre de l’Agriculture, gouvernement formé le 24 Mars 1959.

 

Au remaniement du 16 Juin 1959 Mr Adoum Tchéré devient Ministre de l’Elevage des Industries animales, y compris l’hydraulique pastorale. Par la suite d’un autre remaniement il reprend le Ministère de l’Agriculture pour devenir le 23 décembre 1963 Président de l’Assemblée Nationale. En 1969 il devient Ministre de la Défense Nationale et à la fin Ministre du Parti. Monsieur Abbo Nassour fut Ministre des Finances et de l’Economie dans le gouvernement provisoire du Premier Ministre Sahoulba Goutchomé du 11 février 1959 puis dans le gouvernement de Ahmat Koulamallah, il fut reconduit Ministre des finances.

 

Sous la présidence de François Tombalbaye du 24 Mars 1959, il conserve encore le portefeuille des finances et au remaniement du 24 Août 1960 Abbo Nassour devient Ministre de l’Intérieur, puis le 6 Mars 1963, il devient Ministre d’Etat chargé de la Fonction Publique. Le très fin Abbo Nassour est élu Président de l’Assemblée Nationale et il est demeuré à ce poste jusqu’au coup d’Etat militaire du 13 Avril 1975. Il y’a des ministres qui sont restés longtemps au gouvernement de Tombalbaye. Il s’agit de Messieurs Antoine Bangui ; Abdoulaye Lamana ; Joseph Brahim Seid ; Jacques Baroum ; Raymond Naïmbaye ; Michel Djidingar. Ce dernier devient Premier Ministre du gouvernement d’union Nationale du Président Goukouni Weddeye et Ministre d’Etat sous la 3ème République du Président Hissein Habré à cause de sa grande sagesse morale.

 

Avec le conseil Supérieur Militaire Mr Djidingar a été consulté et a poliment décliné l’offre, car le Président Tombalbaye que le régime des casernes a raccourci sa vie, est son beau-frère, sa sœur Germaine N’garbaroum est l’épouse du Président Assassiné. Durant son règne le premier Président de la république a mis fin à la fonction d’un ministre de l’Education Nationale pour un comportement inadmissible. Ce dernier s’est battu avec le Directeur du protocole du président chez une femme de rues sur laquelle tout obsédé sexuel se rue. Le lendemain de cette rixe ces deux personnalités sont convoquées à la salle de Conseil des Ministres et en présence du Président, ils allaient rependre la bagarre. Le chef de l’Etat décide alors de mettre fin à leurs fonctions en faisant une déclaration je cite : « Nous ne pouvons confier l’éducation de nos enfants à des individus qui manquent eux même de l’éducation ». Pourtant tous les deux messieurs sont des enseignants. Ni les deux jouisseurs, ni « leur cahier de roulement » ne sont plus de ce monde, c’est pourquoi je tais leurs noms par respect à leurs mémoires.

 

Aujourd’hui que constatons nous sous le règne de Néo-Rabistes venus de Bamina. On congédie les ministres du gouvernement comme des manœuvres saisonniers du Jardin d’Essai du lycée Agricole de Ba-Illi. D’aucuns leur durée au gouvernement dépasse à peine la durée d’une veuve porteuse de « Khabiba » (tenue funèbre), ni d’un séjour dans une chambre d’hôtel d’un chercheur à Tripoli. Sans motif, sans préavis ni congé on vous remercie en monnaie de singe. Le fait de ne pas prononcer le nom d’Idriss Deby Itno dans votre discours peut précipiter votre départ du gouvernement. Ainsi le nom de Idriss Déby Itno est devenu comme ‘’ Al Hamadou fi Salah’’.

 

A chaque prière, il faut récité ce verset coranique sinon votre prière ne sera pas exaucée par Allah le Miséricordieux. Tous les Ministres et le Premier Ministre plus les sous fifres du Mouvement Patriotique du Salut et leurs alliés sont astreints à cette règle incompatible avec la démocratie multipartite. Le culte de personnalité est l’antithèse même des lois démocratiques. Mais pour garantir son ‘’mappa’’ d’aucuns sont obligés de faires‘’ labbeïca’’ (louages) à notre Déby national et à ceux qui dansent au son de son tam-tam, son ‘’kidi Gorane’’

 

Al hadj Garondé Djarma

Ville : N’Djamena
Email : 
garondedjarma@yahoo.fr

 

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