Une chose est vraie, Abdoulaye Ngardiguina l’a si bien rappelé. « Idriss Déby Itno, président de cette dictature est bien comme le lui confère la constitution, le garant de la sécurité des Tchadiens ». Mais sur le reste, soyons sérieux, quoiqu’il intervienne en sapeur-pompier, les liquides qu’il emploie n’éteindront pas ce que tous les Tchadiens ont entendu.

« S’il y a encore des conflits entre Arabes et Ouaddaïens, et entre Mouro et Dadjo, vous tuez ici, et vous tuez là-bas. (…) Vous tuez dix de chaque côté afin de sauver la majorité. Vous avez l’autorisation. Celui qui ne le fait pas, Monsieur le Ministre, vous prenez une décision contre lui. Après trois sommations, si un assaillant ne s’arrête pas, tuez-le ». Idriss déby.

Voilà les termes clairement audibles à travers une audio sonore qui d’ailleurs circule sur les réseaux sociaux. Que ce soit à Abéché où à Goz-Beida, les termes employés par Idriss Déby sont inacceptables. Dès l’aube du temps, nous l’avions dit, Idriss Déby n’aime pas ce pays, ni ses habitants. La seule chose qui l’intéresse est son fauteuil qui lui requiert une immunité pour ne pas répondre devant les Tchadiens et le monde entier, sur la généralité de ses crimes économiques, politiques, et sociaux.

Même pour les plus novices, chaque tchadien sait malheureusement que les problèmes intercommunautaires sont encouragés par le régime, quand il ne les initie pas, les entretient avant de revenir en pompier. Combien de fois des heurts éclatent entre groupes de personnes alors que l’état traine les pieds jusqu’à ce que cela prend une dimension colossale !

Combien de Tchadiens sont-ils morts avant qu’un Déby n’aille faire semblant et déclarer un état d’urgence ?

Les conflits entre éleveurs et agriculteurs ont toujours existé avant que Déby ne vienne au pouvoir à l’aube de notre soi-disant indépendance, mais jamais ces conflits ne se sont multipliés de la sorte avec un bilan aussi cruel.

Pyromane-pompier tel est le sigle qu’on lui sied, rien d’autre.

Qu’Abdoulaye Ngardiguina ne se fatigue pas, lui-même sait avec quelle difficulté il exerce son métier de communicant. Il a en face de lui un homme omnipotent, suffisant, arrogant, et qui pense être au-dessus de tous. Telle est la marque cruelle de tout dictateur, il communique mal, ne soigne jamais ses sorties, ne consulte pas ses conseillers, et fini toujours par des dérapages.

Ce n’est pas en tuant 10 par ci et par là que les conflits vont s’arrêter. Ce qui est en train de se passer au Tchad est à la mesure des frustrations longtemps engrangées par une population souvent ignorée, et civiquement mal renseignée. Si pendant presque 30 ans d’exercice de pouvoir Idriss Déby n’a rien compris aux Tchadiens, ce n’est pas l’ordonnance de continuer encore à massacrer les Tchadiens qui fera changer les choses. Le permis de tuer a bel et bien été instruit, nous verrons la suite.

Tchadanthropus-tribune

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