Le procès de quelque 450 combattants du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) s’est ouvert ce lundi 13 février au Tchad. Ils avaient été arrêtés lors de la grande offensive de ce groupe armé en avril 2021, qui avait emporté la vie de l’ancien chef de l’État tchadien, Idriss Deby Itno.

 

Pour l’occasion, la chambre criminelle de la cour d’appel de Ndjamena s’est déportée à la prison de Klessoum. Cette première audience aura duré à peine une dizaine de minutes avant que la cour ne renvoie le procès au mercredi 15 février pour répondre à une demande du collectif des avocats de la défense qui n’ont pas eu le temps de bien préparer leurs dossiers.

 

« Les cinq avocats, membres de ce collectif, ont été commis d’office jeudi 9 février, il y a à peine quatre jours », a souligné Me Francis Lokouldé. Le lendemain, la chambre criminelle près de la cour d’appel de Ndjamena, organise une audience de notification des infractions aux accusés. Ils apprennent alors qu’ils sont poursuivis notamment pour l’assassinat du président Idriss Deby, terrorisme ou encore l’enrôlement d’enfants-soldats, des crimes passables d’une peine pouvant aller jusqu’à la prison à vie.

 

Les avocats de la défense qui ont entretemps appris que le méga procès allait débuter ce lundi, n’ont pu accéder aux dossiers de leurs clients que le vendredi soir. Sur l’acte d’accusation, ce sont 454 personnes qui sont dans le collimateur de la justice tchadienne. « Impossible matériellement pour les avocats de photocopier et de s’imprégner du volumineux dossier en 48 heures », a indiqué Me Francis Lokouldé. C’est ce que les avocats ont expliqué aux juges ce lundi matin, et qui a été accepté par le ministère public. Le procès a ainsi été renvoyé à mercredi.

 

Le leader du Fact se dit surpris

Le Fact, l’un des principaux mouvements politico-militaires tchadiens, avait lancé sa grande offensive depuis la Libye autour du 10 avril 2021. Il était descendu jusque dans la province du Kanem, à quelque 300 km de Ndjamena. Mais, malgré le décès du président Idriss Deby Itno, annoncé officiellement le 20 avril 2021, alors qu’il s’était rendu sur le front pour encourager son armée, la rébellion du Fact avait été défaite et des centaines de ses combattants avaient été arrêtés. Combien au total ? Aucun chiffre précis. Le procureur de la république a parlé jeudi de plus de 500 combattants, dont des enfants soldats « capturés »

 

Par ailleurs, le leader du Fact, Mahamat Mahdi Ali, a réagi à ce méga procès. Il s’est dit surpris de voir ses hommes dans le box des accusés alors que le président de transition Mahamat Idriss Deby s’était engagé lors de la clôture du Dialogue national inclusif et souverain en octobre 2022, à libérer tous les prisonniers de guerre, « pour montrer notre bonne foi dans notre appel à la paix », avait-il alors expliqué

 

Le Tchadanthropus-tribune avec Rfi

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