Les chiffres de débit pétrolier par opérateur au Tchad sont jalousement gardés à l’abri des regards indiscrets. Africa Energy Intelligence a pu se procurer ceux d’avril 2019. La seule firme qui tire son épingle du jeu est la CNPC chinoise, qui atteint désormais 100 000 b/j grâce notamment à ses gisements de Ronier et Mimosa, initialement mis en production en 2011 afin d’alimenter la raffinerie de Djermaya. Aujourd’hui, plus de 80 000 b/j sont exportés par la major chinoise via le pipeline Doba-Kribi, opéré par Exxon-Mobil depuis 2003.

La major américaine, qui exploite plusieurs gisements dans le sud du pays depuis plus de quinze ans, ne produit maintenant que 34 000 b/j, soit plus de six fois moins qu’au début du projet. Le Tchad représente l’un des plus petits développements du portefeuille d’ExxonMobil dans le monde. Ce dernier peut toutefois, et grâce à CNPC, compter sur l’accroissement significatif de ses revenus via les royalties qu’il perçoit sur l’oléoduc vers le Cameroun. Cependant, pour la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) qui a acheté en 2014 les parts de Chevron sur les blocs d’ExxonMobil pour 1,45 milliard $, la chute régulière du débit de ses champs rend périlleux le remboursement de son prêt, qu’avait syndiqué à l’époque le trader Glencore. Ce dernier, via Caracal Energy, produit aujourd’hui 12 000 b/j au Tchad.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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