La visite du président tchadien à Doha la semaine dernière a permis d’accélérer la désignation des responsables de l’ambassade du Tchad au Qatar, bien vide jusqu’alors. Les sujets des prochains mois devraient fortement les mobiliser.

 
Le président de la transition au Tchad Mahamat Idriss Déby (à gauche) accueilli par l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani, lors de son arrivée à Doha le 12 septembre 2021.
 
Quasiment rien n’a filtré de la rencontre entre le président de la transition au Tchad Mahamat Idriss Déby, dit « Kaka », et l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani, qui s’est déroulée le 13 septembre au D’iwan.
 
Le sort de l’opposant numéro un de l’ancien président tchadien Idriss Déby – mort en avril 2021 -, Timan Erdimi, n’était pas officiellement à l’agenda, mais il a bien été discuté. Ce sujet est prioritaire pour les deux parties, étant donné qu’Erdimi vit à Doha depuis dix ans à la suite d’un accord entre le Tchad et le Soudan. Les libertés de l’opposant se sont largement amenuisées depuis quelques mois : il ne peut désormais plus recevoir de visite à son hôtel Mövenpick de la corniche sans l’autorisation expresse du ministère qatari des affaires étrangères. Autre thème de discussion, Glencore dont le Qatar est actionnaire via la Qatar Investment Authority. Le Tchad a besoin de renégocier à nouveau sa colossale dette envers le géant du trading qui lui a avancé plus d’un milliard de dollars pour le rachat des parts de Chevron sur les champs de Doba en 2013. Il compte sur Doha pour l’aider dans ce sens. Sans un accord avec Glencore, les bailleurs traditionnels comme le FMI ne prêteront pas d’argent supplémentaire.
 

L’ambassadeur du Tchad reçu par l’émir

 
Deux jours après le départ de Kaka, l’émir a reçu le tout nouvel ambassadeur du Tchad, Ali Sossal Brahim. C’est le premier poste d’ambassadeur pour ce juriste docteur en droit, ancien directeur général des affaires juridiques et du contentieux du ministère des affaires étrangères à N’Djamena. Il sera notamment chargé de faciliter l’éventuel financement de la transition au Tchad avant les élections de la fin 2022. Sossal Brahim remplacera un chargé d’affaires arrivé il y a déjà plusieurs années à Doha, Bakari Ali Bakari. Ce dernier reste cependant au Qatar en tant que numéro deux de l’ambassade.
 
Ouverte il y a moins de dix ans, l’ambassade du Tchad au Qatar a été fermée de 2017 à 2018 sous la pression saoudo-émiratie, Riyad et Abou Dhabi ayant exercé un blocus sur Doha jusqu’en janvier 2021. A l’époque, le Tchad avait donné moins de dix jours au Qatar pour fermer son antenne diplomatique à N’Djamena.
 

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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