Gouvernement du Sénégal, l’Administrateur Général des Chambres africaines extraordinaires Aly Ciré Ba et le Procureur Mbaye Fall semblent être des complices du dictateur Tchadien Idriss Deby Itno. Au nom du Sénégal, des opposants Tchadiens sont traqués, emprisonnés et même exécutés par l’homme fort de Ndjiaména qui jette toutes ses exactions sur le compte du dossier du président Habré. Personne ne dit mot même pas Mimi Touré.

Est-il nécessaire de rappeler que le Tchadien n’a aucun droit de lancer des mandats d’arrêt internationaux contre des opposants à la place du Procureur des Chambres Mbacké Fall ? Faut-il également rappeler que les Chambres africaines n’ont pas encore démarré les poursuites ? Donc, de qui, le Tchad tient-il ses mandats d’arrêt ? Le Procureur des Chambres Mbacké Fall est seul habilité à lancer des mandats d’arrêt dans le cadre de l’affaire Habré. Toute extradition d’hommes politiques Tchadiens, vers le Sénégal sera synonyme de déportation. Parce qu’en vérité, le Président Déby joue illégalement le rôle du procureur des CAE. Et le mutisme suspect des autorités sénégalaises intrigue plus d’un.

C’est le mardi 14 mai que Mahamat Djibrine dit « El Djonto » a été arrêté sur demande du procureur de Ndjiaména. Hier jeudi 16 mai, une vingtaine de personnes étaient convoquées à Ndjamena. À l’issue de ces auditions, huit (08) ont été illégalement arrêtées au nom du Sénégal et des CAE. Ceci est le début d’un feuilleton de chasse aux sorcières au Tchad. Le mandat d’arrêt concerne Mahamat Nouri, l’ancien leader de l’UFDD (Union des forces pour la démocratie et le développement, rébellion, ndlr), Bichara Idriss Haggar, ancien membre du bureau politique, Bandjim Bandoum, ancien gendarme, et Abakar Torbo. Il vise aussi Guihini Korei, un ancien directeur général de la DDS. Tous sont des opposants qui gênent le dictateur Déby qui utilise le dossier Habré pour les éliminer.

Depuis le 1er mai, après l’annonce d’une tentative de déstabilisation au Tchad, la justice a mis une dizaine de personnalités en détention, civils et militaires, parmi lesquels quatre députés.

Bichara Idriss Haggar, directeur de l’Ecole nationale de l’administration et membre du comité central du parti de Habré est aussi dans le collimateur des autorités Tchadiennes qui profitent de ce faux coup d’Etat et de l’affaire Habré pour liquider des opposants.

L’un des principaux opposants, Saleh Kebzabo, avait lui aussi été officiellement convoqué par la justice. Mais le chef de file de l’UNDR (Union nationale pour le développement et le renouveau) en Afrique du Sud pour une session du Parlement panafricain. Sur la « RFI », Saleh Kebzabo s’exprime pour la première fois depuis le début de cette vague d’arrestations. Il affirme que cette affaire est montée de toutes pièces par le pouvoir pour régler ses comptes avec l’opposition, et se dit prêt à rentrer au Tchad, même s’il encourt le risque d’être « emprisonné », voir « éliminé ».

« J’irai à la convocation de la police pour subir le même sort que mes amis qui, de bonne foi, à la demande de l’Assemblée nationale, ont répondu à des convocations et se sont retrouvés en prison (…). Si mon destin est d’être éliminé physiquement par le pouvoir parce que le pouvoir pense qu’il faut éliminer les hommes politiques, eh bien, c’est le destin. Je suis un croyant. C’est dieu qui l’aura tracé, et je pense qu’il faut le supporter » a dit Saleh Kebzabo.

Le procureur des Chambres africaines Mbacké Fall et le Gouvernement du Sénégal ferment leurs yeux sur les violations graves des droits de l’homme au Tchad perpétrées par Déby, qui utilise l’affaire Habré, comme arme de liquidation d’adversaires politiques au nom du Sénégal.

DAKARACTU.

 

 

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