Chers camarades de lutte de toujours, chers patriotes anonymes subissant les offenses de ce pithécanthrope qui squatte le pouvoir du peuple et le corrompe sans commune mesure, je voudrais dire que, par endroit, il faudrait des ripostes à la mesure de l’insolence de l’autre, mais l’écart du niveau de culture faisant la différence, faudrait-il aussi faire la différence ?


Je le dis parce que pour certains, mes propos devrait être suffisamment assez dure, proportionnellement à l’insolence du SG adjoint du MPS envers les tchadiens, pour d’autres, au contraire, il ne faudrait pas tomber dans son piège en lui rendant la monnaie ; même dévaluée. Entre les deux positions, j’hésite. J’attends donc vos suggestions pour la suite de mon intervention.


La valeur d’un discours réside dans la réalité des faits qu’il désigne


Etant en retrait par rapport à ce que la presse officielle officie, je n’étais pas au fait que le SG-adjoint du MPS, par ailleurs deuxième personnalité la plus puissante du régime, avait répliqué au contenu de la pétition adressée au chef de l’Etat concernant sa candidature à la prochaine présidentielle. Et, bien que j’avais décidé de ne plus réagir par rapport aux faits et gestes de nos régents, parce qu’ils ont un niveau intellectuel en dessous du zéro absolu, et, surtout un degré d’amour pour la patrie en dessous de celui que portaient les négriers à leurs esclaves, cette sortie médiatique du SG-adjoint du MPS m’a fortement sensibilisé à réagir.


Cependant, son pamphlet dont la trivialité du contenu, et surtout son mépris envers le peuple tchadien qu’il traite de « tartuffes, hypocrites et imposteurs » laisse à désirer, comporte quand même un côté qui m’a laissé équivoque. J’étais en effet surpris par la forme de son discours qui, malgré l’effort de son nègre, ressemblait fortement à celui du président, les siens et autres béni-oui-oui qui ne finissent pas de modeler notre vie à leur image, et ce, dans tous les aspects depuis bientôt trois décennies.


En effet, dans ce qu’il appelait « Lettre Ouverte aux Signataires de la Pétition Ouverte et leurs acolytes relais adressée au Président de la République, Chef de l’Etat », le SG-adjoint du MPS à eu l’outrecuidance de faire recours à un connaisseur de la langue de Molière pour lui arranger les idées, l’argumentation et même trouver des illustrations tirés de l’histoire. Cependant, cette « publication » qui, à ces yeux, serait sans faille de point de vue linguistique, elle présente pourtant des entorses parfois très graves. Son nègre semble nous imprimer l’impression que ces inepties rédactionnelles et linguistiques sont dues à la « vitesse », assuré qu’il était de sa maitrise de la langue de Montesquieu. Où avait-il laissé sciemment passé ces « entorses » pour brouiller la piste guidant vers lui et, en même temps, compromettre linguistiquement son client ? En fait, il est bien clair que le SG-adjoint du MPS est « soldé » par son nègre.


Je crois même que parler de « soldé » est plus qu’un euphémisme parce qu’il lui a fait tenir un langage qui n’est pas digne d’une personnalité du rang qu’il occupe. Oui, traiter son peuple, le peuple dont on la charge de garantir sa dignité de : acolytes relais, des tartuffes, des personnes hypocrites et imposteurs, de lâches etc. il faut vraiment avoir une dose d’insouciance intellectuelle et politique assez suffisante pour le faire. Bravo M. le secrétaire général adjoint ! C’est un niveau de mépris et de dénigrement à son peuple qu’aucun dictateur n’a jamais encore atteint jusqu’à nos jours.


Mais, en fait, en quoi ce discours est différent par la forme, le contenu et la vacuité des discours « gouvernementaux » dont ceux du président qui nous font honte.


Subhana Allah, que font les directeurs de cabinets, les secrétaires particuliers et toute cette pléthore de conseillers plus incultes les uns que les autres? Pourquoi émargent-ils sur le fruit du labeur de citoyens ? Pourquoi le peuple les entretient si chèrement quand ils sont incapables ne serait-ce que préparer et arranger le discours de notre président.


Un chef d’Etat ne doit pas commettre les erreurs que nous autres, faute de conseillers, nous commettons. Mais parce qu’il ne lit jamais les points de vue et les contributions de citoyens en dehors de ceux qu’ils entretient pour lui dire ce qu’il aime entendre, de même qu’aucun de ses collaborateurs n’a le courage ou l’honnêteté intellectuelle de l’informer sur la médiocrité de ses discours, le discours du président ne s’est jamais amélioré. Bref, passons !


Et donc, parce que les auteurs de la pétition ont réclamé le respect de notre loi fondamentale, une loi pourtant taillée sur mesure pour satisfaire l’ego de nos régents, parce que les pétitionnaires ont fait remarqué que la constitution est fréquemment violée par ceux-là même qui sont censés la faire respectée, le SG-adjoint du MPS disait que les chefs de partis politiques, cadres de la société civile, artistes ou simples citoyens sont des « tartuffes, hypocrites et imposteurs » ayant pour projet la mise en « péril la cohésion sociale et la paix civile dans notre pays. »


Le SG-adjoint du MPS déniait tout et en bloc que le Tchad est le deuxième voire le premier pays le plus cher au monde. N’est-il pas vrai que la république est prise en otage par une pègre de son acabit qui l’a vidée de toutes ses fonctions en tant qu’Etat qui se respecte, et, la réformant pour devenir une vulgaire boutique familiale ? Où est la traitrise des pétitionnaires quand ils disent que «les intègres sont régulièrement épiés, persécutés et même assassinés ». De quelle « cohésion sociale et paix civile dans notre pays » nous parle-t-on, hein… !


Abâtardissement de notre culture, de nos valeurs tchadiennes ; la promotion de la médiocrité et de la prostitution, la délinquance dans toutes ses formes ; c’est cela les « valeurs qui fondent la cohésion sociale » du SG-adjoint du MPS et associés ?


Au Tchad, sous le régime du SG-adjoint du MPS, la société est compartimentée en deux et deux seulement classes. Les seigneurs qu’ils sont et les cerfs que nous sommes(les autres tchadiens). Pour eux toute la république avec tous les biens générés par « les autres tchadiens », les vrais travailleurs, ainsi que les ressources naturelles. Eux, ils ont aussi le droit de vie et de mort sur nous, les esclaves, les cerfs émasculés. Emasculés, parce que nous avons tellement peur d’eux que personne n’a le courage de protester ouvertement contre l’humiliation, le déshonneur qu’ils nous fassent subir pour un oui ou pour un non.


Le SG-adjoint du MPS disait dans son pamphlet que les signataires de la pétition « qui se sont emparés d’un faux masque», n’ont exprimé qu’«une haine et un mépris des valeurs qui fondent l’harmonie et la cohésion nationales». pour convaincre de la droiture de leur cause, les pétitionnaires ne se sont pas cachés « derrière des masques empruntés », ils ont signé la pétition ouvertement, sans pseudonymes ; dument.


En fait, c’est quoi « un faux masque » ? On parle du faux par opposition au vrai. Et dans ce cas de figure, le vrai est faux. Ce que le SG-adjoint du MPS doit savoir: un masque est, par essence, une falsification grotesque du naturel ; de l’original. Le masque est une sorte de corruption du naturel, cher monsieur, parce qu’on n’agit pas directement sur la nature de l’original mais on la couvre, on la cache ; Est-ce compris ? Il nous parle aussi des « masques empruntés » ; beuh, beuh, bouf, baf : pardon, j’ai perdu mon latin.


Si on ne sait pas exactement le sens des mots qu’on emploie et surtout si on ignore les règles élémentaires de construction des phrases nominatives, on écrit alors dans sa langue maternelle ; Bref, ceci expliquant cela, le SG-adjoint du MPS vient de nous démontrer que son mépris envers les tchadiens n’a d’équivalent que son niveau académique et culturel, pour peser mes mots, est très misérables ; je dirais qu’il est le représentant matériel de la misère intellectuelle ; il est la misère intellectuelle personnifiée tout court.


N’est-ce pas il est surprenant qu’une personnalité aussi importante de son rang dans le système politique, s’applique-t-elle à insulter franchement ceux qu’elle est censée être leur guide, leur dirigeant vers l’«émergence de leur pays à l’horizon 2025 ». Pourquoi voudrait-il coûte que coûte nous démontrer que nous ne sommes que des nains intellectuels, des imbéciles voire des êtres inferieurs qui doivent se contenter de ce qu’on l’on leur offre comme explication sur toute chose sans broncher ? Pourquoi le SG-adjoint du MPS pense-t-il que les tchadiens doivent digérer ses injures comme du lait de chamelles? Prend-il le peuple tchadien pour une congrégation d’incultes et de lâches qui doivent seulement subir ; éprouver ?

 

Nous n’avons donc aucun droit de protester lorsque notre patrie, la patrie que nos parents, nos grands parents ont versé de leur sang et de leur sueur afin que lui, les siens et autres délinquants qui ignorent tout de ce que c’est que patriotisme, honneur, dignité et « valeur » voudraient dire, viennent la saigner à blanc.


Pour revenir au pamphlet du SG-adjoint du MPS qui s’adressait au peuple tchadien, on constate qu’à travers cet écrit, il essaie de nous révéler son courage. En fait, il confond magistralement le courage et le « guilit-adab wa alkhachama». Son courage est plutôt « urbain », car ce dont il affuble le peuple tchadien, il ne pourrait jamais l’exprimer s’il était « en brousse » même à arme inégale en sa faveur. Cette liberté de ton qu’il a prise vis-à-vis du peuple tchadien est due au fait qu’il est un proche du président, auprès de qui et grâce à son appartenance ethnique, il est parvenu aux plus hautes « fonctions » de la république.


L’«harmonie sociale », monsieur le SG-adjoint du MPS, c’est quand vous autres, vous prenez en otage les hôpitaux les plus équipés de la planète pour se soigner et mourir d’overdose des vitamines et de «bouffe », mais nous, nous faisons semblant de se soigner de malnutrition et en mourons? C’est cela que vous appelez « harmonie sociale » ?


Nous nous arrogeons « subitement un rôle de redresseur de torts, un Robin des bois des temps modernes » que le SG-adjoint du MPS dit?


Oui, au Tchad, il y a eu toujours des « redresseurs de torts » avant son avènement, mais inculte qu’il est, il ne l’a jamais appris, jamais su. Une telle méconnaissance de l’histoire de notre pays à nous n’est digne que d’un expatrié ou au meilleur des cas, de quelqu’un qui vient juste d’être naturalisé.


Pour paraphraser M. Acheikh Ibn Oumar, je pose une question : que sait le SG-adjoint du MPS de ceux qui ont fait l’histoire du Tchad ? Bref, passons encore!


M. le SG-adjoint du MPS, personne parmi le peuple tchadien ne « s’acharne indument sur le Président IDRISS DEBY ITNO et sa famille » et ce que nous, peuple tchadien, nous dénonçons ce ne sont pas des «prétendues dérive» mais des réalités qui crèvent les yeux sauf que les vôtres sont à mille lieux de ce que nous observons.


Sachez aussi que votre régime n’est pas celui « de la première alternance démocratique » comme vous le soulignez par ignorance de l’histoire du Tchad, mon pays. Mais ce n’est pas mon devoir, présentement, de vous dispenser des cours d’histoire contemporaine du pays des Saos.


Last but not least, quand on n’a rien d’objectif à démontrer, alors on fait sienne la remarquable remarque du défunt président irakien, Saddam Hussein, lors de sa rencontre avec l’ancien SG de Nations Unis, Javier Pérez de Cuellar : « La valeur d’un discours réside dans la réalité des faits qu’il désigne ».

A suivre !


Dr Albissaty Saleh Allazam

Conseiller du Secrétaire Général de la Convention Tchadienne pour la Défense des Droit de l’Homme(CTDDH).

 

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