En avril 2023, la cathédrale de N’Djamana, au Tchad, sera de nouveau accessible aux fidèles. Après sa destruction en 1980 et sa lente reconstruction entamée il y 10 ans, c’est une joie pour les chrétiens du pays qui, selon les chiffres officiels, représentent aujourd’hui 40% de la population.

C’est ce qui s’appelle une renaissance, et un beau symbole d’espoir et de paix pour les chrétiens du Tchad. Après sa destruction pendant la guerre civile en 1980 et de longues hésitations quant à l’avenir du site meurtri, la cathédrale de la capitale N’Djamena est finalement bel et bien reconstruite, et devrait être rouverte au culte au mois d’avril prochain.

 

Longue histoire que celle de cette cathédrale, construite en 1965 puis détruite lors de la guerre civile tchadienne par un bombardement en avril 1980. S’ensuivent plusieurs années à considérer l’utilité d’une éventuelle reconstruction, avant qu’en 1990 le pape Jean Paul II ne célèbre la messe devant ses ruines, un événement qui aura profondément marqué les Tchadiens.

L’évêque de l’époque décide de la faire reconstruire et lance des souscriptions, mais il faudra encore attendre jusqu’en 2013 pour que le président Idriss Déby décide finalement d’engager sa réhabilitation complète, sur fonds propres de l’État, à hauteur d’environ 5,9 milliards de francs CFA (près de 9 millions d’euros). Avec les crises économiques et le Covid, les travaux ont pris du retard. Cette fois pourtant, la reconstruction est réelle : la charpente impressionnante, en forme de coque de navire renversée a été posée, l’intérieur peint et aménagé. Ne manquent plus que quelques salles d’accueil, et l’autel à installer, pour une ouverture aux fidèles annoncée en avril 2023

 

De la nef au chœur et à sa chapelle, la cathédrale s’étend sur 70 mètres de long et 35 de large, soit une superficie de 1.800 m2 et pourra accueillir jusqu’à  2.000 fidèles. « Grâce à leur foi, leur courage et leur détermination, nous avons hérité d’un monument grandiose qui fait la fierté des Tchadiens, toutes confessions religieuses confondues », se réjouit Mgr Edmond Djitangar, l’archevêque métropolitain de N’Djamena.

 

En attendant, les fidèles se réunissent sous une tente cathédrale, installée depuis 2013, où ils se retrouvent à plus de 1.000 chaque dimanche. Tous se réjouissent de l’ouverture prochaine de leur cathédrale, dans ce pays à majorité musulmane, où les catholiques représentent tout de même près de 40%, un chiffre en constante augmentation.

Le voeu de Leclerc

Dans ce pays qui a vu les premiers missionnaires n’arriver qu’en 1929, la décision de construire une cathédrale est liée à la grande histoire. C’est en effet de Fort-Lamy (ancienne N’Djamena) qu’est partie la colonne Leclerc, pour rallier la France libre. Leclerc et ses compagnons avaient formé le vœu, en 1942, de construire une église à Fort-Lamy, sous le patronage de Notre-Dame des Victoires, en confiant à la Vierge Marie leur campagne militaire. Avec des contributions venues de toutes parts, y compris des notables musulmans du Tchad, un premier projet avait ainsi été lancé après la Libération. Mais il n’aboutira finalement pas, et sera relancé à la fin des années 1950 par Mgr Dalmais, le premier évêque du diocèse. »Cette cathédrale est un beau témoignage chrétien dans un pays où la foi est encore ignorée d’une grande partie de la population », disait-il alors. Notre-Dame-de-la-Paix sera inaugurée et consacrée cinq ans après l’indépendance du Tchad, en 1965. Détruite par une guerre fratricide en 1980, sa reconstruction offre ainsi un symbole de paix et d’espoir.

Le Tchadanthropus-tribune avec Aletea

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