Avec cette modeste tribune sur l’affaire Habré, j’aimerais bien remettre certaines choses à leur place en rendant hommage au passage à tous ces valeureux fils du Tchad qui ont contribué sous le régime du président Hissein Habré à hisser, contre vents et marées, par leur abnégation et leurs efforts, notre cher pays parmi les nations respectables et respectées.


Nous Tchadiens, nous avons la mémoire courte, très courte. Je me souviens de ce matin du 07 juin 1982, où les vaillants combattants des Forces Armées du Nord (FAN) ont libéré notre pays d
e l’occupation libyenne et de « la coalition anti-nationale ».


Agé
d’une quinzaine d’année, ce matin-là, je me trouvais mêlé à la foule, dans les rues de N’Djamena, à acclamer nos libérateurs. L’immensité de la joie dans les cœurs des Tchadiens était aussi proportionnelle que le poids de l’occupation de notre pays par la Libye à travers sa puissante armée et ses alliés locaux.


Ce jour là, qui n’était
pas heureux qu’on se soit débarrassé de ces affidés de Kadhafi qui avaient fait de notre pays un état néant, inféodé à la Libye, puis fusionné avec cette dernière (voir les journaux de l’époque, notamment JA) ?


Souvenons-nous ! T
out N’Djamena (du moins la partie contrôlée par les FAN) est bombardée nuit et jour par les Libyens et leurs acolytes. Sauf, Farcha, quartier sous la coupe de la « coalition anti-nationale ». Car cette partie de la ville est épargnée de ces actes criminels, alors que les Libyens et ses alliés locaux empêchent les civils de fuir ce brasier. Leurs snipers, placés au bord du Chari, tirent sur tous ceux qui essayent de traverser le Chari pour s’abriter à Kousseri. Nombreuses sont les familles qui sont endeuillées du fait de ces actes ? Combien de morts enterrés au bord du Chari suite à ces actes ?


Souvenons-nous ! N
ombreux sont les N’djamenois qui ont portés les FAN dans leurs cœurs, pendant tout leur séjour au camp de réfugié de Kousséri. Leurs habitations détruites par les bombardements libyens, leurs traversés rendues mortelles notamment par le sinistre Wahid (tueur à gage, ramené de l’enfer par les FAP) et leur séjour à Koussérie et aux autres villes de Cameroun rendu difficile par la cupidité de certains militaires camerounais.


Souvenons-nous !
C’est avec le concours des fils, des maris et frères des habitants de "Bache", le camp des réfugiés à Koussérie, ainsi que de toute la population des provinces du Tchad, que les FAN ont chassés hors du territoire national, les libyens et leurs acolytes. Je me souviens de ces valeureux fils du Tchad, ces héros de la cause nationale comme le Sergent BINEÏYE (paix à son âme), héro de la libération Djimi Mardaïn (paix à son âme), du vaillant et courageux Gouara Lassou et ainsi que bien d’autres dont le sacrifice ont permis les fondations de notre quiétude actuelle.


Toute personne de cette période
pourvue d’une quelconque sincérité, caractère qui devient de plus en plus rare aujourd’hui au Tchad, ne peut oublier ce grand ouf de soulagement ce jour du 7 juin 1982, alors que, souvenons-nous, les vainqueurs des FAN lors des précédentes batailles de N’Djaména, avaient décrétés 3 jours de

 

pillage de la ville, car d’après eux, tous les N’Djaménois étaient des sympathisants des FAN. Quel manque de discernement et de hauteur!


C’est certain, un jour, l’histoire de notre pays sera
écrite par nos enfants imbus de la quête de la vérité et soucieux de la rétablir sans aucune forme de manipulation et révéler ainsi qu’un pan entier de notre histoire avait été occulté pour des vils objectifs politiques et à dessein tribaliste.


Souvenons-nous ! Au lendemain de cette libération, le président Hissein Habré et son
équipe héritait d’un Etat néant, avec une administration publique complètement disloquée, tant au niveau des hommes, qu’au niveau des structures.


Conscients de l
immense tache qui les attend, le président Hissein Habré et son équipe, se sont attelés à plusieurs défis majeurs, notamment la Réconciliation Nationale, la Reconstruction de la nation tchadienne, la libération complète du territoire national, dont une partie encore occupée par la Libye, et surtout de placer le Tchad, notre cher et beau pays, dans le concert des nations.


Nier ces faits, ça ne serait que de la malhonnêteté intellectuelle et on contribuerait ainsi, à léguer une histoire tronquée de notre pays aux générations futures lesquelles nous maudiront à jamais.


Attardons nous un moment sur la réconciliation nationale prônée par le président Hissein Habré, au lendemain de la victoire sur
l’armée du "Fou de Syrte" et « la coalition anti-nationale » :


Un internaute tchadien avait relevé dans une contribution le fait que le président Habré, après sa victoire,
n’avait pas jugé ces prédécesseurs mais à privilégié la politique de la main tendue. En effet, il a ainsi choisi complètement le contraire de ce qu’un vainqueur avec une étroitesse d’esprit aurait pu faire, c’est-à-dire, la vengeance, la chasse à l’homme, la traque et l’élimination physique des opposants. Mais comme il n’en était pas un, il a choisi de tendre la main et a proposé ainsi, une vraie et sincère réconciliation nationale.


Malgré une certaine réticence par pur égoïsme et autres calculs politiciens de certains membres de son entourage, le président Habré prône la réconciliation nationale sans retenue. Beaucoup de nos compatriotes, jadis sous le tutorat de Kadhafi mais épris du sens élevé d
e l’intérêt national, se ressaisissent et répondent à l’appel et s’associent ainsi, à la reconstruction du pays. Malheureusement, plusieurs de ces fils du pays intègres et nationalistes n’avaient pas eu la chance de s’extirper des griffes de Kadhafi dont l’illustre Açyl Ahmat Akhabach (paix à son âme), lorsqu’il avait décidé de répondre à l’appel du président Habré.


C’est ai
nsi que nous avions vu, tour à tour, la quasi-majorité des opposants rentrer au bercail profitant de la vrai politique de la main tendue du président Habré. Je cite entre autres Senoussi Khatir, Negué Djogo, Acheikh Ibn Oumar (excellent ministre des affaires étrangères), Adoum Yacoub, Adoum Togoï, Balzar Papy, Kamougué, les anciens codos, etc…



Photo Tchadanthropus-Tribune


Souvenons-nous ! Même Goukouni Weddeye
, un soir sur son lit d’hôpital à Tripoli, à appelé à la désobéissance contre la Libye. C’est ainsi que nous vîmes revenir un


nombre important de sympathisants, militaires comme politiques des autres tendances politiques, qui étaient éparpillés un peu partout
à travers l’Afrique notamment en Afrique de l’ouest et en Libye.


Un très grand nombre d’entre eux
occupèrent des postes de hautes responsabilités au détriment des sympathisants de la 1ère heure et n’avaient jamais été inquiétés par rapport à leurs activités passées. Certains sont toujours vivants et pourraient bien en témoigner s’il leur reste une certaine honnêteté et du courage.


L’un de ces hauts fonctionnaires, m’a confié
un jour, avec la plus grande sincérité ceci : "lorsque nous étions en visite d’état avec le Président Habré, nous percevons de la part de nos hôtes, une grande admiration et un profond respect, d’où notre fierté d’être tchadien en ce moment là". (1ère partie)

Saleh GOUKOUNI

saleh.goukouni@sfr.fr 

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