Selon nos confrères de la lettre du Continent, En pleine sortie en France du livre des journalistes Antoine Glaseret Thomas Hofnung,Nos chers espions en Afrique“ –  (Fayard), une délégation de l’Agence nationale tchadienne de sécurité du Tchad (ANS) emmenée par son nouveau DG Ahmed Kogri, s’est entretenue le 19 septembre 2018 avec plusieurs membres de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure).

 

Les échanges ont porté sur la coopération franco-tchadienne en matière de renseignement. Le général Ahmed Kogri (ancien attaché à la Défense de l’ambassade du Tchad à Paris) était accompagné de Hassan Guihini, chargé de mission auprès de son président Idriss Déby, qui fait office de coordinateur entre la présidence des Itno et l’ANS.

 

Mais selon les recoupements de Tchadanthropus-tribune, c’est la 1ère fois depuis très longtemps que les services Français en matière de renseignements n’ont pas reçu des cadres de renseignements tchadiens. Tous les débriefings se faisaient par le canal militaire depuis le ministère de la Défense depuis Paris, transitant par les oreilles de Barkhane, avant d’atterrir sur le bureau de “Kengué“, le vieux en langue Zaghawa que l’arrière garde aime prononcer à l’endroit de Déby.

 

Cette fois-ci, Kogri voudrait une collaboration directe, d’état à état comme à l’exemple de ce qui est reproduit sur les scans d’Interpol. Le niveau de jauge et de langage en Kogri fait de lui l’interlocuteur avisé des services français avec lesquels Kogri avait tissé la toile quand il fut à l’ambassade du Tchad à Paris. Général de gendarmerie de son état et formé à la magistrature, Kogri est le fruit de cette vieille école des années 80. Les Français trouvent en lui l’interlocuteur idéal pour la traque contre le terrorisme au Sahel. La question de la présence des Russes en Centrafrique fut aussi au menu des entretiens. D’après notre correspondant bien introduit, les Français compteraient sur Déby contre l’œil de Moscou. Au ministère de la Défense, cette présence russe n’est pas vue d’un bon œil et tôt où tard Touadera devrait payer sa note pour avoir livré la Centrafrique aux Russes.

 

Venue discrètement par le vol Air-France, la délégation a pris ses quartiers dans le 17ème arrondissement de paris avant d’être reçu au 141 boulevard Mortier du 20e arrondissement de Paris Se trouvant dans la caserne des Tourelles, qui abrite le siège de la DGSE.

 

Les tchadiens de France, surtout les activistes et les opposants au régime doivent faire attention à leurs mouvements et leurs communications car la DGSE suit tous les mouvements, et place des écoutes ciblées sur des personnes désignées pour leur fiabilité de communication avec les leaders de la rébellion au nord du Tchad. Sur une liste de noms parvenus à notre rédaction, l’index est porté sur les mouvements de Mrs Adoum Yacoub Kougou, le Général Mahamat Nouri Allatchi, Abakar Tollimi, Acheikh Ibn Oumar, Assileck Mahamat, Michelot Yogogombaye et Doki Warou Mahamat très actif avec les frères Erdimi. Cette attention est portée depuis l’attaque du CCSMR à Kouri Bougoudi et le non contrôle de l’extrême nord du Tchad par les forces tchadiennes.

Le même élan cible les activistes de la diaspora, sortant les noms de Mr Makaila N’Guebla du blog portant le même nom, de Abakar Assileck, de Djibrine Khirachi, de Thomas Dietrich, entre autres. L’ANS voudrait tout savoir sur ce qui se passe en France, et quels sont leurs liens avec les mouvements armés. Rien ne peut être laissé au hasard.

Les opposants armés, les opposants démocratiques, les leaders de la société civile passant par Paris sont tous répertoriés pour l’ANS. Les français arguant la proximité de coopération entre les deux maisons.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent.

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