Le président tchadien Idriss Déby, à N’Djamena, le 23 décembre 2018.
Le président tchadien Idriss Déby, à N’Djamena, le 23 décembre 2018. LUDOVIC MARIN / AFP

Plusieurs associations ont dénoncé jeudi 28 mars la « censure » des réseaux sociaux au Tchad, après la décision du régime de couper il y a un an les réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter et WhatsApp pour des raisons « sécuritaires ». « Cela fait un an jour pour jour que les réseaux sociaux sont bloqués au Tchad », a déploré la présidente de l’association Internet sans frontières (ISF), Julie Owono, à l’AFP, qui réclame, avec plusieurs autres associations et avocats tchadiens, la levée de cette restriction. Elles exhortent « le gouvernement tchadien à mettre fin à une mesure de censure qui viole le droit à la libre expression » et entrave « les opportunités pour la jeunesse tchadienne ».

Lire aussi  Au Tchad, remplacement du chef d’état-major général des armées

Fin mars 2018, les principaux réseaux sociaux du pays étaient devenus inaccessibles au moment où un mouvement de contestation s’élevait contre un changement de Constitution visant à renforcer les pouvoirs du président du Tchad, dirigé depuis 1990 par Idriss Déby. Fin août, un collectif d’avocats avait porté plainte contre les deux principales compagnies de téléphonie mobile du pays, Airtel et Tigo, qu’ils poursuivent pour avoir bloqué l’accès aux réseaux sociaux. La société civile tchadienne accuse toutefois le gouvernement d’être à l’origine de ces restrictions.

Défis militaires

La justice tchadienne avait rejeté en octobre 2018 la plainte déposée par le collectif, la jugeant « non fondée ». Jeudi, cette décision a été confirmée par la cour d’appel de N’Djamena. L’accès aux réseaux sociaux est toutefois toujours possible au Tchad en passant par des « réseaux privés virtuels » (VPN). Mais leur coût est prohibitif, assure Julie Owono, dont l’association a récolté des fonds pour permettre à certains journalistes et défenseurs de droits de l’homme d’y avoir accès.

Lire aussi  L’armée française bombarde une colonne de rebelles pour éviter la déstabilisation du Tchad

Dans le pays, le pourcentage des Tchadiens ayant accès à Internet n’excède pas 5 %. « Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas nous permettre que des terroristes utilisent ces canaux pour créer l’insécurité », a déclaré à l’AFP jeudi le ministre de la communication du Tchad, Oumar Yaya.

948 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire