Reporters sans frontières (RSF) dénonce un acte de censure après que l’organe de régulation a décidé de suspendre un quart des titres de presse au motif que leurs responsables n’ont pas les bons diplômes.

Sanctionné pour manque de qualifications. La haute autorité des médias audiovisuels du Tchad (HAMA) a décidé de suspendrepour trois mois douze journaux, soit environ un quart des titres du pays, pour “défaut de mise en conformité à la loi” sur la presse adoptée en 2018. L’organe de régulation reproche notamment aux responsables de ces titres de ne pas avoir les diplômes requis pour diriger une publication. La loi prévoit en effet que le directeur de publication et le rédacteur en chef doivent être “formés en journalisme avec un niveau de Bac + 3 au moins”. Les titres visés sont Le Haut Parleur, Le Baromètre, La Suggestion, Le Potentiel, Tchad Al yam, Alnada, Chaba Tchad, Al Khabar, Al Ayam, Al Haya et Atihad.

“Si l’enjeu de la professionnalisation des médias doit nécessairement passer par des investissements dans la formation, le niveau de qualification ne peut pas conditionner l’exercice du journalisme, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Ces dispositions et les sanctions qui en découlent sont complètement illégitimes. Elles restreignent très abusivement les conditions d’accès au journalisme et visent des responsables de publications qui exercent parfois depuis très longtemps. Nous exhortons les autorités tchadiennes à revenir sur cette décision pour ne pas réduire drastiquement et arbitrairement le paysage médiatique.”

Le Tchad occupe la 123e position sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

Reporters sans frontière

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